APRÈS AVOIR PERMIS À LA NATURE DE S’EXPRIMER, IL FAUT APPRENDRE À SE CALMER ET VOIR ENFIN LES CHOSES AVEC LES YEUX DE LA FOI, DE MANIÈRE SURNATURELLE

Lettre de ma mère, désolation à cause de son petit-fils. Lettre de ma soeur toute de résignation. Lettre de m. Flayol pour me dire combien il a été édifié de la piété de mon neveu Eugène de Boisgelin …

Journal d’Eugène de Mazenod, 22 juillet 1837, EO XVIII

Madame de Mazenod était mécontente que Louis ait choisi les jésuites et non les oblats. Eugène fut déçu lui aussi, mais prit parti de considérer la décision comme une réponse à l’appel de Dieu.

Rien de plus naturel, ma chère mère, que la sensibilité que vous a fait éprouver la résolution de Louis. Je comprends votre chagrin, et jusqu’à un certain point je le partage; mais, souffrez que je vous le dise, il est excessif en vous.
Après les premiers moments accordés à la nature, il faut savoir se calmer et voir enfin les choses avec les yeux de la foi, d’une manière surnaturelle.
Tout bien considéré, est-ce donc un malheur pour nous que Louis se consacre à la vie religieuse? …
Tout doit donc vous encourager, ma bonne mère, à ne pas vous affecter comme vous le faites. Il est impossible que votre santé n’en souffre pas, et ce serait en pure perte, parce que le bon Dieu ne vous en tiendrait pas compte et que ni plus ni moins sa volonté s’accomplira. Attendons avec patience les explications que Louis nous donnera, et soumettons-nous d’avance à un sacrifice qui portera sa récompense dès ce monde. Adieu, bonne mère. Ne venez pas à Marseille avant la seconde semaine d’août. Je vous embrasse bien tendrement..

Lettre à sa mère, 26 juillet 1837 EO XV n 188

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Une réponse à APRÈS AVOIR PERMIS À LA NATURE DE S’EXPRIMER, IL FAUT APPRENDRE À SE CALMER ET VOIR ENFIN LES CHOSES AVEC LES YEUX DE LA FOI, DE MANIÈRE SURNATURELLE

  1. Denyse Mostert dit :

    VOIR LES CHOSES AVEC LES YEUX DE LA FOI…
    Eugène de Mazenod – Lettre à sa mère, 22 juillet 1837

    L’entrée de son petit-fils Louis chez les Jésuites mécontente d’abord Marie-Rose Joannis avant qu’elle se rallie aux propos de son fils Eugène. Ce dernier, ne peut s’empêcher aussi de regretter que son cousin choisisse les Jésuites en lieu et place de sa propre Congrégation. Voici un désir bien humain pour le Fondateur des Oblats de Marie-Immaculée qui en profite pour dispenser à sa maman des conseils auxquels il lui faut lui-même se rallier.

    À remarquer dans les écrits du fils, une tendresse aussi forte que la conviction de suivre en tout la volonté de Dieu. Eugène comprend la difficulté du choix : « Je comprends votre chagrin, et jusqu’à un certain point je le partage; mais, souffrez que je vous le dise, il est excessif en vous… », écrit-il. Ces mots auraient suffi à déclencher un problème entre générations s’ils avaient uniquement concerné une préférence dictée par la voix de la famille.

    Mais, Eugène a beau jeu ; c’est d’une préséance entre Dieu et le cœur humain qu’il s’agit. Ces paroles de feu adresse à sa mère ont de fortes chances de l’emporter sur la fierté de caste. Et il continue – et je trouve que ces mots valent leur pesant d’or- « Après les premiers moments accordés à la nature, il faut savoir se calmer et voir enfin les choses avec les yeux de la foi, d’une manière surnaturelle. »

    « Tout bien considéré, est-ce donc un malheur pour nous que Louis se consacre à la vie religieuse?» Donnant lui-même l’explication qu’il donne à ses mots, il évoquera la santé fragile de sa mère et conclura que cette souffrance « serait (pour elle) en pure perte, parce que le bon Dieu ne (lui) en tiendrait pas compte et que ni plus ni moins sa volonté s’accomplira. »

    Tout se trouve dans ces conseils. L’Amour de Dieu et les sentiments humains y trouveront d’après moi la place qui est la leur. Marie-Rose Joannis appréciera sans doute la manière de son fils Eugène de s’en reporter à Dieu pour lui faire comprendre d’avoir à attendre avec patience ce que pourra en dire le futur Jésuite.

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