Il n’était pas question de rebâtir des monastères, mais il était question qu’un groupe de missionnaires apostoliques actifs apporteraient par la qualité de leur vie et de leur service quelque chose de l’esprit de ces anciens Ordres monastiques. Bien sûr, la présence du Frère Trappiste Maur dans la vie d’Eugène, de 1812 à 1815, aura eu une part à jouer dans le raffinement de la conscience d’Eugène vis-à-vis de la vie monastique.
Article 2. C’est pourquoi ils tâcheront de faire revivre en leurs personnes la piété et la ferveur des Ordres religieux détruits en France par la Révolution; qu’ils s’efforceront de succéder à leurs vertus comme à leur ministère et aux plus saintes pratiques de leur vie régulière, telles que l’exercice des conseils évangéliques, l’amour de la retraite, le mépris des honneurs du monde, l’éloignement de la dissipation, l’horreur des richesses, la pratique de la mortification, la récitation de l’office divin publiquement et en commun, l’assistance des moribonds, et le reste.
1818 Règle, Première partie, Chapitre premier. De la fin de l’Institut. § 2.
Missions, 78 (1951) p.13-14
L’Église, éternel lien de l’Homme avec son Créateur demeure. Intimement liée à son époque, elle doit rester crédible pour les chrétiens de tous les temps. En 1818, en France, quoique menée à mal elle aussi, la vie monastique n’a pas perdu ses attraits ».
« L’attrait de la vie religieuse, chez Eugène, s’est manifesté progressivement et de diverses façons. À Venise, quand il a environ 13 ou 14 ans, la vie et l’attitude de son éducateur, Don Bartolo Zinelli, le marquent beaucoup; de même, la lecture qu’il fait des Lettres édifiantes sur les missions étrangères écrites par les missionnaires de la Compagnie de Jésus. «C’est de là [de Venise], écrira-t-il plus tard, que date ma vocation à l’état ecclésiastique et peut-être à un état plus parfait ».(*) De son côté, « Martin Bardeau, en religion frère Maur, fut domestique de l’abbé de Mazenod pendant trois ans, d’octobre 1812 au 18 septembre 1815. Après la dissolution par Napoléon de la trappe de Versailles, dont il fut membre, il trouva un abri au séminaire Saint-Sulpice en qualité de domestique. » (**)
De ces deux rencontres, il restera pour Eugène un goût toujours vif de la vie religieuse vécue dans sa plus grande perfection. Dans la Règle de 1818, il recommande aux Oblats « de faire revivre en leurs personnes la piété et la ferveur des Ordres religieux détruits en France par la Révolution… » Ils le feront « par « leur vie régulière et l’exercice des conseils évangéliques « .
L’énumération des vertus à vivre pourrait faire peur si on ne comptait sur l’assistance du Seigneur. Elle est en tout premier lieu destinée à des religieux, mais chaque chrétien se doit de l’adapter à son état pour se rendre compte qu’elle couvre à elle seule tous les autres commandements.
(*)https://www.omiworld.org/fr/lemma/vie-religieuse/
https://www.omiworld.org/fr/lemma/maur-frere-trappiste-fr/