Eugène passa treize jours à St-Laurent, rédigeant une Règle de 55 pages écrites à la main. Son premier biographe, Jeancard, le décrivait de façon poétique comme étant, à l’image de Moïse, « à faire l’escalade du Mont Sinaï pour recevoir les Commandements de Dieu. »
Ce n’était pas tout à fait le cas – bien que le processus d’écrire était sûrement effectué dans un esprit de prière et de discernement de la volonté de Dieu. C’est pourquoi il était en mesure de dire avec conviction aux Oblats, vers la fin de sa vie :
Je voudrais de mon côté, mes très chers fils, résumer mes conseils par cette seule recommandation: Lisez et méditez vos saintes Règles. Là se trouve le secret de votre perfection: elles embrassent tout ce qui doit vous conduire à Dieu.
Lettre circulaire n° 1, le 2 aout 1818, EO XII
Tout un devoir pour le fondateur que d’écrire les 55 pages des nouvelles CC&RR, qui vont, non seulement bouleverser la vie des Missionnaires de Provence mais devenir le règlement de ceux qui viendront plus tard les rejoindre. On comprend dès lors son désir de se retirer dans un lieu tranquille où prier et composer ce document d’importance capitale.
Eugène se rend à la maison familiale de St-Laurent du Verdon, avec Marius Suzanne et Noël Moreau. On reconnaît là un choix digne du fondateur qui va droit au but dès qu’il s’agit du Royaume. Comment les Missionnaires demeurés à Aix ont-ils réagi devant ce choix des deux scolastiques ? Bien sûr, l’obéissance s’imposait. Et leur confiance envers le fondateur a fait le reste.
Voici donc Eugène et ses deux compagnons au Verdon, vivant pour ainsi dire en petite communauté. Ce qui ne fera pas oublier les autres à qui il écrira : » Je voudrais de mon côté, mes très chers fils, résumer mes conseils par cette seule recommandation: Lisez et méditez vos saintes Règles. Là se trouve le secret de votre perfection: elles embrassent tout ce qui doit vous conduire à Dieu. » (Lettre circulaire n° 1, le 2 aout 1818)