QUELLE TOUX! ELLE RETENTIT JUSQU’A MOI

J’aime les exagérations d’Eugène quand cela aide à le rendre éloquent. Il venait d’apprendre qu’un de ses oblats était malade et sa principale préoccupation était qu’il “pouvait entendre sa toux” à 20 miles à la ronde ! Il demanda immédiatement une consultation au Docteur d’Astros qui veillait sur les Oblats.

S’il est vrai, mon cher ami, que le P. Bernard soit aussi souffrant qu’on me l’a dit, il faut sur-le-champ le décharger de tout travail, consulter d’Astros et suivre ponctuellement ses ordonnances. Si le docteur pense que le repos de la campagne peut aider à son rétablissement et que la maison de Saint-Just, aux environs de Marseille et éloignée de la mer, puisse être habitée par le malade, envoye-le moi tout de suite. Il ne faut pas s’endormir avec de pareilles menaces: l’excessive maigreur jointe à sa toux et quelle toux! Elle retentit jusqu’à moi. Si le service de l’église doit en souffrir c’est un malheur, mais le plus grand de tous, c’est de voir un homme s’épuiser et tomber dans un marasme mortel. Ne néglige rien à cet égard.

Lettre à Hippolyte Courtès, le 21 juillet 1831, EO VIII n 396

Il advint malheureusement que la maladie était bien plus qu’une simple toux et Marius Bernard dut éventuellement quitter les Oblats. Eugène note : “remercié pour des raisons de surexcitation se rapprochant de la folie. Par cet état, il mettait en péril la réputation et l’honneur de la Congrégation.”

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1 réponse à QUELLE TOUX! ELLE RETENTIT JUSQU’A MOI

  1. Denyse Mostert dit :

    Marius Bernard fait d’abord partie de la communauté a titre d’étudiant et de
    « membre probationnaire de la Congrégation de la Jeunesse… Il est ordonné prêtre à Marseille, par Mgr Fortuné de Mazenod, le 19 mars 1825 ». Le Dictionnaire Historique laisse entendre que sa vie a été pour le moins mouvementée.

    Et voici qu’en 1831, l’état physique de ce religieux turbulent devient menaçant. «S’il est vrai mon cher ami, écrit Eugène au P. Hippolyte Courtès, que le P. Bernard soit aussi souffrant qu’on me l’a dit, il faut sur-le-champ le décharger de tout travail, consulter d’Astros et suivre ponctuellement ses ordonnances. »

    Oubliées les frasques du religieux. Il y a avant tout un être humain à secourir. Eugène a alors ces mots qui sont en eux-mêmes une magnifique page d’évangile. « Si le service de l’église doit en souffrir c’est un malheur, mais le plus grand de tous, c’est de voir un homme s’épuiser et tomber dans un marasme mortel. Ne néglige rien à cet égard. »

    « Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » disait Jésus (Marc 2.27). La bonté d’Eugène ne fait-elle pas penser à ce Christ Sauveur pour qui les hommes avaient tellement d’importance qu’il a donné sa vie pour eux ?

    Sortir de nos automatismes, se rappeler de Jésus « qui passait en faisant le bien » (Actes 10-38), voici la miséricorde que Dieu attend de nous.

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