La fondation de toute spiritualité chrétienne est une relation avec Jésus – Christ. Dans la vie d’Eugène, il n’y a aucun doute à ce sujet comme le démontre son engagement.
Mon Dieu, c’en est fait désormais et pour toute ma vie. Vous, vous seul serez l’unique objet auquel tendront toutes mes affections et toutes mes actions. Vous plaire, agir pour votre gloire, sera mon occupation journalière, l’occupation de tous les instants de ma vie. Je ne veux vivre que pour vous, je ne veux aimer que vous et tout le reste en vous et par vous. Je méprise les richesses, je foule aux pieds les honneurs; vous m’êtes tout, vous me tenez lieu de tout. Mon Dieu, mon amour et mon tout: “Deus meus et Omnia”.
Notes prises durant la retraite de préparation au sacerdoce.
Décembre 1-21, E.O. XIV n.95
L’objectif d’Eugène était de vivre chaque aspect de son existence comme une expression de son idéal: “de vivre seulement pour Dieu.” par son vœu d’engagement, qu’il appelait “oblation.” Il l’énonçait dans un style de vie de service aux autres comme un Oblat.
Fernand Jetté, un ancien Supérieur Général Oblat, décrivait avec beauté cette relation :
« L’attachement à Jésus Christ a marqué toute la vie d’Eugène. Ce fut la rencontre expérimentale d’une personne, celle de Jésus Christ, et le contact vivant entre les deux sans cesse exprimé. Cette amitié s’est manifestée selon les événements, elle s’est développée à travers les peines et les joies de la vie. »
“Jésus-Christ” dans le dictionnaire des valeurs Oblates http://www.omiworld.org/fr/dictionnaire-des-valeurs-oblates_vol-1_j/1107/Jésus-Christ
“La spiritualité est comprise pour être un chemin de vie d’un peuple, un mouvement de l’Esprit de Dieu et un enracinement de l’identité comme Chrétien en toute circonstance de la vie.” Orientation Pastorale Nationale pour le ministère hispanique – USCCB
« Mon Dieu, mon amour et mon tout ! “Deus meus et Omnia” ! Voici qui fait d’abord penser au moine dans le silence de sa cellule.
Bien qu’Eugène ait été un moment attiré par la vie cénobitique, on ne peut s’empêcher de penser que ce genre d’existence était bien éloigné de sa nature ardente. Et que « Dieu faisant bien ce qu’il fait » (*) il lui a donné de comprendre «la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur » (**) de l’amour véritable et qu’il ne pouvait se vivre que dans un courant de charité entre Dieu et les autres. Un peu à la manière de l’icône de la Trinité de Roublev…
Ce « tout-pour-Dieu » dont Eugène a fait le fondement de sa vie, il n’a pu l’acquérir et le vivre qu’en demeurant centré sur Jésus Christ, dans les moments d’exaltation comme dans les périodes plus sombres où le découragement guettait. Après, sa foi reprenant le dessus, lui permettait de continuer. La persévérance n’est-elle pas d’ailleurs le 4ième vœu religieux demandé aux Oblats ?
C’est « avec les yeux du Christ en croix » qu’Eugène voyait alors les hommes et les femmes de son temps. Et les plus démunis d’entre les pauvres apprenaient qu’une espérance existait aussi pour eux et qu’elle avait nom Jésus Christ.
Amour divin qui conduit de Dieu à l’homme ! Merveilleux « Tout-pour-Dieu » qui permet le soulagement des misères humaines !
(*) Jean de Lafontaine – Le Gland et la citrouille
(**) Éphésiens 3.18)