Six ans après l’établissement de la communauté Oblate à Marseille en 1821, la communauté du Calvaire était un centre de mission croissante. À partir de ce centre de la vie religieuse missionnaire, les Oblats exerçaient leur travail pastoral dans toute la cité et allaient en périphérie pour prêcher les missions paroissiales. Les novices avaient quitté Aix l’année précédente pour faire partie de la communauté élargie, et en janvier 1827, cinq scolastiques, se préparant à l’ordination sacerdotale, étaient venus de même à Marseille. C’est au sujet de ces étudiants qu’Eugène écrit:
…Je vous assure qu’ils travaillent, mais ils le font bien volontiers et avec beaucoup de succès.
À ce stage, il y avait douze prêtres, cinq scolastiques et onze novices dans la maison. Voyant comment chaque Oblat remplissait son rôle spécifique dans la communauté, Eugène s’exclame:
C’est ainsi que toute la Société remplit sa tâche pour la plus grande gloire de Dieu.
Lettre à Jean-Baptiste Honorat, le 24 janvier 1827, EO VII n 260
Cet idéal d’Eugène constitue l’inspiration de la récente initiative des Oblats américains en établissant divers centres missionnaires ici:
“Un Centre de Mission se définit comme une communauté apostolique de 4 à 8 Oblats approximativement, responsables d’une institution particulière (paroisse, Sanctuaire, centre de retraite… etc.) et qui aussi, par le discernement et le consensus, va au-delà de l’institution en servant dans une variété d’autres ministères (par exemple un campus, la prison, la jeunesse, les sans-abri, des groupes d’immigrants, l’éducation, l’organisation d’une communauté. JPIC, la vocation, la collaboration et les réseaux avec d’autres organisations, aumôneries, etc.).” Cette idée continuera d’évoluer et l’importance d’une authentique vie communautaire vivant de ce concept ne peut être assez soulignée”. (Renouvellement de la Mission de la Province – USA OMI)
“Rappelons-nous ceci: on ne peut proclamer l’Évangile de Jésus sans le témoignage tangible de sa vie”. Le Pape François
Lettre à Jean-Baptiste Honorat, le 24 janvier 1827
Un aide-mémoire sur le P. Honorat : « Il vécut dans l’intimité du Fondateur de la communauté, Mgr Charles Joseph Eugène de Mazenod, et se montra un missionnaire soumis et d’un zèle presque immodéré… en 1827, il est supérieur des maisons de Notre-Dame-du-Laus… » (*)
C’est à ce missionnaire passionné qu’Eugène de Mazenod souligne le travail des « prêtres, scholastiques et novices de la maison d’Aix ». «…Je vous assure qu’ils travaillent, souligne-t-il, mais ils le font bien volontiers et avec beaucoup de succès» tout en demeurant fidèle à leur rôle spécifique. L’observance des CC&RR lui permet ainsi de conclure : « C’est ainsi que toute la Société remplit sa tâche pour la plus grande gloire de Dieu. »
C’est clair, c’est net, et c’est tout ce qu’il y a de plus logique. Aujourd’hui encore, les œuvres des Oblats demeurent très diversifiées. On voit mal un curé de paroisse s’ingérer dans le gouvernement d’un Sanctuaire ou d’un Centre de Retraite ou encore dans d’autres ministères tels que prisons, jeunesse, sans-abris et autres… Cela deviendrait vite le « free for all » où il y aurait autant de décideurs que d’ouvriers et le résultat pourrait bien en être affecté.
Même chose pour les personnes oeuvrant avec les Oblats. Combien de fois parmi nos groupes n’avons-nous pas éprouvé le désir de changer la donne au risque de compromettre une marche à suivre par ailleurs mûrement planifiée ? Malgré les meilleures intentions du monde, une telle attitude pourrait bien compromettre notre sérénité et affecter les résultats du travail lui-même.
‘’Chacun sa propre charge » titre le texte aujourd’hui. Ce qui n’exclut pas l’échange d’opinions différentes pourvu que cela reste dans le respect du rôle dévolu à chacun. Là aussi s’applique le conseil du Pape François : “Rappelons-nous ceci: on ne peut proclamer l’Évangile de Jésus sans le témoignage tangible de sa vie”.
http://www.omiworld.org/dictionary.asp?v=6&vol=1&let=H&ID=242