UN PRÉDICATEUR CONNECTÉ AVEC LES PAUVRES

Durant la prédication du jubilée à Marseille, Rey décrit un incident révélateur:

“ Une circonstance inattendue fournit un terme de comparaison entre l’éloquence propre au missionnaire des pauvres et celle d’un genre plus élevé. Le P. Enfantin reparut à Marseille et offrit au Fondateur le service de sa parole. Le Fondateur le pria de le remplacer dans la chaire du Calvaire, se réservant seulement l’exercice du matin qu’il désirait continuer en langue provençale. Le P. Enfantin devait prêcher à 11 heures et le soir à l’heure accoutumée. Quelques jours suffirent pour amener un changement notable dans l’assistance qui allait en diminuant… Le genre du P. Enfantin était tout différent de celui du missionnaire: sa parole d’une pureté de diction irréprochable, mais d’une doctrine peut-être trop substantielle et trop concise, passait au-dessus des intelligences, ne fixait pas l’attention, n’intéressait pas les auditeurs sortis surtout de la classe moyenne de la société. L’orateur ne tint pas à l’épreuve et soit qu’il fut réellement indisposé, soit qu’il s’aperçut que le bien ne se soutenait plus avec le même éclat, il allégua ses infirmités et interrompit le cours de ses prédications.

Le P. de Mazenod se remit à l’œuvre et prolongea ses sympathiques entretiens jusqu’au terme fixé pour la clôture du Jubilé, c’est-à-dire jusqu’à Noël, se livrant à toutes les fatigues de l’apostolat sans que sa santé, toujours assez faible, en fut ébranlée. Les conversions dépassèrent l’attente générale.”

REY, Volume 1

 

“Chaque fois que vous pouvez rejoindre quelqu’un à un niveau émotionnel, vous êtes réellement connecté.”   Casey Kasem

Ce contenu a été publié dans Uncategorized, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

1 réponse à UN PRÉDICATEUR CONNECTÉ AVEC LES PAUVRES

  1. d dit :

    1826 – Jubilé de mission à Marseille

    Des quelques recherches que je viens de faire au sujet du Père Enfantin aucune ne m’a donné de renseignements bien précis. L’homme à qui Eugène offre « de le remplacer dans la chaire du Calvaire » ne peut être qu’un prédicateur chevronné.
    Voici donc que lui sont confiés les enseignements « de 11 heures et ceux du soir à l’heure accoutumée ». Le biographe Rey note « sa parole d’une pureté de diction irréprochable, mais d’une doctrine peut-être trop substantielle et trop concise… » en même temps que l’exode d’une assistance que ce langage policé ne rejoignent pas. Le reste est une suite logique : le Père Enfantin déclare forfait et notre Fondateur reprend la prédication qui était d’abord la sienne.

    La suite est éloquente : « …Eugène prolongea ses sympathiques entretiens jusqu’au terme fixé pour la clôture du Jubilé, c’est-à-dire jusqu’à Noël, se livrant à toutes les fatigues de l’apostolat sans que sa santé, toujours assez faible, en fut ébranlée. Les conversions dépassèrent l’attente générale.”

    C’est son expérience de Dieu que disait Eugène, c’est en parlant leur propre langage qu’il atteignait le cœur des gens. Une leçon à reprendre pour notre compte lorsqu’il nous arrive de nous éloigner du langage tellement clair et authentique de l’Évangile.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *