COMME SI LES MISSIONNAIRES DEVAIENT VIVRE DE L’AIR, TANT ON LES SUPPOSE SPIRITUELS

Jésus enseigna que “chaque travailleur a droit à son salaire” et que le missionnaire doit avoir confiance dans la Providence divine. Cette Providence ne tombe pas du ciel, mais provient de la générosité des bienfaiteurs. Le Père Courtès, à Aix, avait parlé à Eugène de l’héritage laissé aux Oblats par un généreux donateur.

Je sais bien bon gré, mon cher Courtès, à cette excellente Mme de Grimaldi d’avoir pensé à ces pauvres missionnaires à qui personne ne songe, comme s’ils devaient vivre de l’air, tant on les suppose spirituels. La dite Dame m’était bien connue…
J’avoue que je ne me serais pas attendu à ce bon souvenir de la part de la pauvre défunte. La chose, comme tu dis, n’est pas considérable mais c’est d’un bon exemple, car je suis persuadé qu’il ne venait dans l’esprit à personne qu’il fût dans l’ordre, ni même possible, de laisser quelque chose à des hommes à qui sans contredit rien ne manque puisqu’ils font tout gratis

Lettre à Hippolyte Courtès, le 10 octobre 1826, EO VII n 256

 

“Il est important de bien penser, de bien parler et de bien faire. Si nous voulons voir des changements positifs dans le monde, alors nous avons besoin de nous connecter à la bonté.”     Shari Arison

 

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2 réponses à COMME SI LES MISSIONNAIRES DEVAIENT VIVRE DE L’AIR, TANT ON LES SUPPOSE SPIRITUELS

  1. Denyse Mostert dit :

    Lettre à Hippolyte Courtès, le 10 octobre 1826

    On le sait, Eugène de Mazenod fait confiance à la Providence. Confiance d’une logique à la fois humaine et divine…

    Comme tout le monde, les missionnaires ne peuvent vivre de l’air du temps. En février 1826, alors qu’il serait logique de déplacer le noviciat à Marseille, Eugène brosse un assez sombre tableau des finances de la Congrégation et suggère jusque dans les détails des façons de vivre susceptibles d’alléger les dépenses. «Je ne saurais trop vous recommander de vous tenir dans la simplicité et dans le strict nécessaire. J’ai ici sous les yeux de beaux exemples. Serait-il bien nécessaire que les novices eussent des matelas à leurs lits ? Hélas ! nous ne devrions pas en avoir nous-mêmes ? De préférence aux matelas, je ferais compléter la fondation par un capital de linge de bonne qualité, mais grossier, en draps de lit, serviettes, essuie-mains et torchons, car il faudrait que l’on eût des tables sans nappes comme à Aix, un peu de batterie de cuisine, quelques livres et la chapelle. » De la logique humaine à son meilleur !

    C’est le même Eugène qui écrivait aussi à Henri Tempier : « Quand nous avons employé tous les moyens humains qui étaient en notre pouvoir, nous devons demeurer en paix et ne nous inquiéter de rien. » Ce que j’appelle la logique divine…

    En octobre 1826, la Providence a nom Mme Grimaldi qui vient de léguer à la Congrégation une somme d’argent complètement inattendue. « La chose, comme tu dis, n’est pas considérable mais c’est d’un bon exemple » écrit-il au P. Courtès qui lui vient de lui annoncer la nouvelle. Et de préciser : Il n’est à « l’esprit à personne qu’il fût dans l’ordre, ni même possible, de laisser quelque chose à des hommes à qui sans contredit rien ne manque puisqu’ils font tout gratis. »

    Jugement arbitraire encore fort répandu de nos jours. Pourtant… La justice ne nous rappelle-t-elle pas que « toute peine mérite salaire » ?

  2. Nicole (sr) Rhéaume dit :

    Comme il y a de sagesse dans ces conseils du Père Eugène. Merci, Denyse, pour le commentaire qui suit cette lettre. C’est spirituel, bien sûr, puisque la vie en pauvreté fait partie des béatitudes et même y figure au premier rang. C’est aussi très juste, au plan humain. Quel allègement si nous apprenions à n’avoir que le strict nécessaire et à y trouver la paix et le bonheur. Et alors oui, on a le droit d’être aidé(e)s par les dons de bienfaiteurs. D’ailleurs, sainte Claire nous écrit la même chose dans sa Forme de vie (règle, ch.VIII). Que les soeurs ne s’approprient rien, ni maison ni lieu ni quoi que ce soit. Et comme des pèlerines et étrangères en ce siècle, servant le Seigneur dans la pauvreté et l’humilité, qu’elles envoient à l’aumône avec confiance. Tout ce chapitre est dans la même ligne. Le temps que nous vivons ici présentement au monastère est une grande grâce si on considère cette désappropriation due au déménagement. Merci de prier pour nous.

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