LA CROISSANCE SPIRITUELLE A BESOIN DE TEMPS ET DE PATIENCE MISSIONNAIRE

Le retour d’Eugène en France a été retardé par des négociations en vue d’une possible union (ou amalgame) avec deux groupes de religieux qui accomplissaient le même travail missionnaire que les Oblats. Le premier groupe était celui des Oblats de la Vierge Marie qu’il avait rencontré à Turin lors de son voyage vers Rome.

(cf. http://www.Eugenedemazenod.net/fra/?p=1923 ). Maintenant à son retour de voyage, il informe  Tempier que les méthodes missionnaires de ce groupe n’étaient pas compatibles avec celles des Oblats.

Je ne pense plus du tout à ceux que j’avais vus à mon passage. Le chef est un homme du plus grand mérite, mais il est âgé et affaibli, et mené par le bout du nez par un de ses trois ou quatre compagnons. Leur système, auquel ils tiennent mordicus, ne pourrait pas se faire avec le nôtre; ils ne donnent que des retraites de huit jours, et ils font dans ces huit jours, tout ce que nous avons de la peine à faire en trente. Du reste, il n’y a qu’un avis parmi les Prêtres de mérite dans ces contrées, et certes, il est fait pour nous encourager, quoiqu’il dût (aire frémir le pauvre M. Dalga: c’est que dans le fait, les huit jours de mission suffisent pour achever la besogne. Ils font beaucoup quand ils prolongent jusqu’à quinze, et c’est la méthode de tous, Jésuites, Passionistes, Lazaristes et religieux de tous ordres..

Lettre à Henri Tempier, 24 Mai 1826, EO VII n 242

 

“La grande lucidité vient lentement, pièce par pièce. Le sentier de la croissance spirituelle est un sentier d’apprentissage qui dure toute la vie.”   M. Scott Peck

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1 réponse à LA CROISSANCE SPIRITUELLE A BESOIN DE TEMPS ET DE PATIENCE MISSIONNAIRE

  1. Denyse Mostert dit :

    Vers la France : Lettre à Henri Tempier, 24 Mai 1826

    Le voyage de retour est retardé par l’examen d’un projet de fusion des Missionnaires Oblats avec deux groupes religieux. À première vue, tout semblait devoir mener à une entente. Il s’agissait de groupes missionnaires exerçant le même ministère que les fils d’Eugène. Un regroupement qui aurait pu être intéressant à plus d’un point de vue si les façons d’envisager les missions avaient été compatibles.

    Le Fondateur explique les raisons pour lesquelles aucun travail en commun n’est envisageable. Du « chef » des Oblats de la Vierge Marie, il brosse le tableau d’un « homme du plus grand mérite, mais …âgé et affaibli, et mené par le bout du nez par un de ses trois ou quatre compagnons ». Plus grave encore « ils ne donnent que des retraites de huit jours, et ils font dans ces huit jours, tout ce que nous avons de la peine à faire en trente. » Une mission qui se prolonge jusqu’à 15 jours devient pour eux une affaire exceptionnelle. « Et c’est la méthode de tous, Jésuites, Passionistes, Lazaristes et religieux de tous ordres. » conclut Eugène en point final.

    Un tel mode de travail, qui heurte de plein fouet la manière de procéder des Oblats de Marie Immaculée, ne peut être accepté. On sait le soin qu’ils apportent aux missions de longue durée et à leurs jubilés, on sait comment ils veillent à se rendre proche gens, ouvrant ainsi un chemin de confiance. Ces fruits auraient-ils le temps de mûrir en une mission d’une semaine et son prolongement occasionnel ?

    Entre quantité et qualité, Eugène n’a pas hésité. Fidèles à leur charisme, les Oblats vont continuer à donner du 100%. Et Dieu, qui les a favorisés jusque là, verra sans doute à assurer l’avenir de la Congrégation…

    Ce que Scott Peck résume en quelques mots applicables là où des décisions doivent se prendre : « La grande lucidité vient lentement, pièce par pièce». Voilà de quoi inciter à une réflexion solide qui peut éventuellement permettre d’éviter le miroir aux alouettes…

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