JE ME SUIS ARMÉ AVEC TOUTES LES AIDES NATURELLES ET SURNATURELLES

Le temps approchait pour Eugène de rencontrer le Pape et de lui demander son approbation formelle des Oblats. Il était préoccupé parce qu’il y avait en place une « politique d’ensemble selon laquelle le Pape n’allait pas donner d’approbation à de nouvelles congrégations religieuses, mais plutôt une bénédiction et un encouragement pour la bonne œuvre qu’elle envisageait – ce qui n’était pas ce que Eugène souhaitait.

Tout de suite après ma messe, je suis allé au Vatican pour voir son éminence le cardinal secrétaire d’Etat. Notre conversation, cette fois, a été en italien. Il avait eu la bonté de prévenir le Saint-Père du désir que j’avais de lui baiser les pieds et d’avoir une audience de lui. Sa Sainteté a bien voulu m’accorder cette faveur. Le cardinal m’a donné quelques renseignements pour ce que j’ai à faire. Quand je serai prêt, il me présentera lui-même si cela me fait plaisir.

Journal romain, 16 décembre 1825, EO XVII

Maintenant je ne puis pas tarder davantage, d’autant plus que lorsque Mgr Mazio lui demanda une audience pour moi, il eut la bonté de dire à ce Prélat: «Mais je l’attends; le cardinal Secrétaire d’État m’a déjà prévenu.» Si vous saviez avec quelle appréhension je vois arriver le moment de lui exposer le sujet principal de mon voyage!
… Tant il y a que je me suis muni de tous les secours naturels et surnaturels en priant, faisant prier, offrant le saint sacrifice, invoquant tous les saints avec le plus de ferveur qu’il m’a été possible. Maintenant le bon Dieu dirigera le cœur de son Vicaire. Je ne négligerai rien dans l’exposition de ma demande de ce qui peut faire plus d’impression sur son esprit; j’ai mis par écrit les principaux points que je laisserai entre ses mains. Mais s’il y a un système général qu’on puisse nous opposer, il faudra nous résigner et nous estimer heureux d’avoir ce que nous tenons déjà.

Lettre à Henri Tempier, 18 décembre 1825, EO VI n 212

 

“ Comptez sur lui en tout temps, vous, le peuple! Épanchez devant lui votre coeur; Dieu est pour nous un refuge.”    Psaume 62:8

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1 réponse à JE ME SUIS ARMÉ AVEC TOUTES LES AIDES NATURELLES ET SURNATURELLES

  1. Denyse Mostert dit :

    16 décembre 1825 – Journal romain / 18 décembre 1825, – Lettre à Henri Tempier,

    Une autre étape est franchie ! Eugène de Mazenod a de nouveau rencontré le cardinal Secrétaire d’État. Il note dans son Journal : « Il avait eu la bonté de prévenir le Saint-Père du désir que j’avais de lui baiser les pieds et d’avoir une audience de lui. Sa Sainteté a bien voulu m’accorder cette faveur. »

    Et voilà qu’Eugène redoute maintenant le moment désormais imminent de rencontrer Léon XII ! Il confie au P. Tempier : « Si vous saviez avec quelle appréhension je vois arriver le moment de lui exposer le sujet principal de mon voyage ! » La supplique a beau avoir été préparée avec le plus grand soin, nul ne peut tabler d’avance sur les résultats dont dépend l’installation canonique des Missionnaires de Marie Immaculée.

    ‘’Alea jacta est’’. Eugène ne peut plus reculer. La demande a été soigneusement préparée, des prières de toutes sortes accompagnent la démarche. C’est donc « muni de tous les secours naturels et surnaturels» qu’il va se rendre au Vatican, ce qui est loin d’assurer d’emblée la reconnaissance officielle tellement désirée…

    Le Fondateur le sait qui se prépare à toute éventualité. Encore une fois il a fait tout son possible… à Dieu de faire le reste fut-ce de lui donner la résignation nécessaire en cas d’échec. Prudence qui empêche les rêves en couleur et un trop grand découragement en cas de déception.
    .
    NB : L’Église a bien changé. ! « J’avais le désir de lui baiser les pieds », écrit Eugène. N’étant pas au courant des us et coutumes vaticanes du 19ième siècle, j’aime croire qu’il s’agit là d’une figure de style… Quoi qu’il en soit, voici un langage qu’il ne viendrait à personne l’idée d’adresser à notre Pape François !

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