LA MISSION D’EUGÈNE DE MAZENOD AVEC LES JEUNES AUJOURD’HUI: JOIE DE VIVRE ET JOIE DE CROIRE

Alfonso Bartolotta omi écrit:  

Depuis trois ans, grâce à Cap Mission, avec un groupe de jeunes étudiants et de professionnels, je fais un voyage missionnaire d’été, à la découverte d’une église-sœur dans le monde. Après le voyage au Niger, puis au Sénégal, me voici de retour de Madagascar. Lors de mon dernier séjour, un refrain revenait sans cesse : « si au départ, nous sommes des jeunes pleins de vie, au retour, quoi qu’il nous arrive, nous serons sûrement encore plus vivants ! ».

 Dès l’arrivée dans un pays qui nous est étranger – telle est au moins ma constatation – les jeunes sont souvent confrontés à un choc culturel, social, économique, mais aussi religieux, au sens large du terme. Ce qui constamment frappe, touche, bouleverse, interpelle ces jeunes, c’est la joie de ceux qu’ils rencontrent et que le reste du monde considère injustement comme des « gens pauvres ! ».

 Nous voici maintenant à la rentrée universitaire ou professionnelle, aux prises avec la vie « made in France ». Le leitmotiv de la 84e Semaine Missionnaire Mondiale (17-24 octobre) : « Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu » (Ps 104, 3) synthétise bien, à mon avis, l’expérience de 21 jours d’immersion, dans l’Eglise-sœur de Madagascar. Avec un peu de recul, je dirais que l’Eglise malgache m’a montré et m’a confirmé que la joie de vivre et la joie de croire sont essentielles à la mission.

 Il s’agit bien de la joie et surtout de la joie du cœur. Et alors, je me suis amusé à décomposer ce terme et à décrire la leçon reçue de l’Eglise malgache !

 J comme Jeune

 Être jeune n’est pas lié exclusivement à l’âge. Les hommes et les femmes de bonne volonté, adultes et retraités, peuvent être encore jeunes de cœur et d’esprit et avoir une jeunesse intérieure. La fraîcheur, la vitalité, la vivacité et le dynamisme en sont les signes éclatants.

 O comme Ouverture

 Être davantage ouvert. Ne pas être fermé et replié sur moi-même, ni sur mon groupe et mon mouvement, ni sur ma paroisse et mon Eglise diocésaine. Etre prêt à rechercher et à favoriser le dialogue, à respecter les différences culturelles et religieuses. Désirer élargir ses propres horizons, face à l’immense richesse offerte par l’Eglise universelle.

 I comme Identité

 Être conscient et redécouvrir ma propre identité religieuse. Ne pas avoir peur ni honte de me dire et de me montrer chrétien. Développer le sens d’appartenance et me sentir membre d’un corps, fier d’être chrétien et de témoigner de « Celui » qui m’habite. Une identité chrétienne qui va de pair avec la cohérence dans la vie quotidienne.

 E comme Ensemble

 Être solidaire et non solitaire. Vivre ma foi personnelle en Eglise, en communion, ensemble avec mes frères et sœurs. S’entraider à bâtir notre communauté paroissiale, noyau nécessaire  pour qu’existe une véritable Eglise diocésaine. Partager avec joie nos forces locales au service de nos Eglises-sœurs dans le monde. Savoir accueillir avec joie les forces vives de nos Eglises-sœurs chez nous, dans notre Eglise locale. Telle est la dynamique joyeuse et la force d’une Eglise universelle !

 Autrefois, on parlait d’être « visible ». Aujourd’hui, on préfère le terme « lisible » ! Est-ce un jeu de mots ? Qu’entendons-nous par là, au juste ?

 A Madagascar, et ailleurs dans le monde, lors de la messe d’un dimanche ordinaire – dans le Temps Ordinaire –, l’assemblée des croyants est animée d’une joie débordante, contagieuse, touchante, communicative, à tel point qu’on se croirait, à la fois porté et emporté par leur joie, tellement vraie et sincère ;  on ne peut y résister ! Une foi exprimée avec et dans la joie, qui exulte et fait inévitablement exulter les autres. Pas besoin de carnet ni feuille de chants car tous chantent par cœur et chantent avec la joie du cœur.

 « Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu » : on pourrait dire que ceux qui cherchent intérieurement Dieu, au fond d’eux-mêmes, auront et connaîtront la plénitude de la véritable joie. Tout homme qui entreprend cette démarche pourra connaître cette joie dont Dieu est, à la fois, la source et le fruit. A nous maintenant, ici et chez nous, de vivre le dimanche comme une chance : le rendez-vous de la communauté des croyants en fête, frères et sœurs en humanité, avec Dieu-notre-Père. C’est le rendez-vous hebdomadaire de la manifestation et de l’expression de la joie, non seulement individuelle mais aussi communautaire. Je crois que Dieu lui-même se reconnaîtrait et se réjouirait en son peuple dynamique – et non statique – rassemblé dans la foi et dans la joie.

 La mission : joie de vivre et joie de croire. Vivre et croire dans la joie, est depuis toujours, une mission !

 Avec enthousiasme, disons à l’humanité d’aujourd’hui, la joie d’être témoins de l’Amour de Dieu.

     Fraternellement,

Alfonso Bartolotta omi
Cap Mission – Diocèse de Lyon

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Une réponse à LA MISSION D’EUGÈNE DE MAZENOD AVEC LES JEUNES AUJOURD’HUI: JOIE DE VIVRE ET JOIE DE CROIRE

  1. Denyse Mostert dit :

    Les jeunes d’aujourd’hui ! Que de choses ont été dites et continuent à l’être à leur sujet ! Et parfois dans une ambiguïté certaine pour ne pas dire voulue.

    Voici la conclusion d’un dialogue au sujet des qualités qu’on a tant de mal à leur concéder.
    – Au fond, les jeunes, ils ont eux aussi de bons côtés! » (Condescendance ?)
    – «Oui. Mais il faut creuser longtemps pour les trouver… (Scepticisme ?)
    Un trait d’une ironie sarcastique qui décrit bien le peu de confiance que nous accordons à cette jeunesse que nous avons pourtant vu naître et grandir.

    Une constatation qui possède sa part de vérité. Car, oui, nous devons bien reconnaître que beaucoup de leurs comportements nous sont hermétiques. Certains d’entre eux nous paraissent comme vieillis avant l’âge, à la recherche d’une sorte de bonheur qu’aussitôt découvert, ils vont laisser pour un autre… pour ne citer que ces deux aspects.

    Un questionnement s’impose. Sommes-nous disposés avec la foi que nous puisons en Jésus Christ à « creuser longtemps » pour les accompagner vers la découverte d’une richesse intérieure qui, selon une expression populaire, « peut changer le monde ». Car ce monde, il leur appartient, ils en sont l’avenir… Et nous, ne sommes-nous pas le présent auquel ils ont droit de se référer en toute confiance ?

    La Congrégation pour la Jeunesse si chère au cœur d’Eugène de Mazenod est toujours bien vivante en 2010. Elle a pour nom Cap Mission et se vit sous une forme bien adaptée à notre époque. Le P. Alfonso Bartollota nous fait part de sa joie. Il écrit : « Depuis trois ans, grâce à Cap Mission, avec un groupe de jeunes étudiants et de professionnels, je fais un voyage missionnaire d’été, à la découverte d’une église-sœur dans le monde. Après le voyage au Niger, puis au Sénégal, me voici de retour de Madagascar. Lors de mon dernier séjour, un refrain revenait sans cesse : ‘’si au départ, nous sommes des jeunes pleins de vie, au retour, quoi qu’il nous arrive, nous serons sûrement encore plus vivants ! ‘’ »

    Le Credo de Cap Mission, un programme pour tous…

    Jeunesse : être jeune n’est pas lié exclusivement à l’âge. La fraîcheur, la vitalité, la vivacité et le dynamisme en sont les signes éclatants. / Ouverture : ne pas être fermé et replié sur moi-même, ni sur mon groupe et mon mouvement, ni sur ma paroisse et mon Eglise diocésaine. / Identité : être conscient [de] et redécouvrir ma propre identité religieuse. / Ensemble : être solidaire et non solitaire.

    Ces jeunes qui reviennent plus vivants de leur exprience missionnaire ne nous invitent-ils pas à chercher avec eux cette « joie pour les coeurs qui cherchent Dieu » ?

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