Et encore, durant ses jours à Rome, l’Oblat Eugène raconte comment sa foi est inspirée et fortifiée par la présence des signes de tant de gens qui ont donné leur vie en oblation à Dieu.
J’ai eu la dévotion d’aller offrir le saint sacrifice sur le tombeau de sainte Bibiane dont l’Eglise célèbre la fête aujourd’hui. Cette église est située entre Sainte-Marie-Majeure et Sainte-Croix-de-Jérusalem, au milieu des champs où l’on ne trouve plus vestige des magnifiques palais qui ornaient ces lieux dans le temps des Romains…
Au bas de l’église, on voit la colonne à laquelle sainte Bibiane fut attachée et flagellée jusqu’à la mort. Le cimetière de Saint-Anastase, pape, dans lequel furent enterrés trois mille deux cent soixante martyrs, sans compter les femmes et les enfants, correspond au-dessous de l’église. Quels souvenirs, quel respect, quelle dévotion de tels objets n’inspirent-ils pas!
Journal romain, 2 décembre 1825, EO XVII
« Vous n’avez pas besoin d’être un héro fantastique pour accomplir certaines choses – faire concurrence à un autre. Vous n’avez qu’à être quelqu’un d’ordinaire, mais suffisamment motivé pour atteindre des buts qui vous mettent au défi. » Sir Edmund Hillary
1825 – Journal romain
Dans la Ville Éternelle, nombreux sont les endroits pour alimenter la réflexion.
Le 02 décembre, Eugène de Mazenod célèbre l’Eucharistie sur le tombeau de sainte Bibiane. « Vanité des vanités » ! Disparus les « magnifiques palais qui ornaient ces lieux dans le temps des Romains ». Justice divine ! S’offre maintenant à la dévotion des fidèles, l’église en l’honneur de cette jeune martyre qui a vu sa famille décimée pour sa foi avant que d’y laisser elle-même la vie.
« Le cimetière de Saint-Anastase, pape… correspond au-dessous de l’église » continue ensuite Eugène. Et toute son attention se porte sur les « trois mille deux cent soixante martyrs, sans compter les femmes et les enfants… » qui y furent enterrés. De tous ces morts anonymes, on ne retiendra qu’une chose, mais elle est de taille, c’est qu’ils ont souffert mille morts pour rester fidèles à eux-mêmes. « Voici la foule immense de ceux qui ont cherché Dieu », pouvons-nous chanter à leur sujet.
Ce Dieu, ils l’ont trouvé dans sa fidélité qui est de toujours à toujours… Comme d’ailleurs tant d’autres qui s’efforcent de vivre jour après jour en disciples du Christ au prix de sacrifices qu’ils sont seuls à connaître,.
Comparaison boiteuse ? Disproportionnée il est vrai l’image d’une mère de famille seule pour assurer la subsistance des siens par rapport à celle de la jeune martyre « attachée à une colonne » et subissant les coups des bourreaux « jusqu’au moment où elle s’affaissa mourante à leurs pieds» ! (*)
Et cependant, dans tout cela un dénominateur commun : l’Amour. Un amour très spécial. Celui dont saint Paul affirme qu’il supporte tout, fait confiance en tout, espère tout, endure tout ». (Cor 13,7)
(*) http://viechretienne.catholique.org/saints/361-sainte-bibiane