En voyant comment ces jeunes personnes de la Congrégation des Jeunes grandissaient comme une famille étroitement liée, nous pouvons comprendre leur niveau de préoccupation quand l’un d’eux devenait malade. C’était une invitation à mettre en pratique leur amour mutuel en leur apprenant que les actions parlent plus que les mots.
Art 25. Les infirmiers seront accompagnés de M. le Directeur dans la première visite qu’ils feront au malade. Ils se concerteront avec les parents du malade pour régler ensemble le genre de service qui serait le plus utile.
Les infirmiers abordaient les parents des jeunes malades et leur offraient de soigner leur co-congréganiste au cours de sa maladie. Si les parents ne le considéraient pas comme étant nécessaire, les infirmiers s’engageaient à rendre visite au patient deux fois par jour. Si les parents acceptait leur offre d’aide, les congréganistes qui étaient capables d’aider étaient invités à inscrire leur nom sur une liste.
Art. 32. Les infirmiers fixeront ensuite le service qui sera fait par chacun de ceux qui auront été désignés et le temps qu’ils emploieront.
Art. 33. Ils donneront à chacun les conseils qui seront nécessaires pour rendre leurs services plus utiles.
Chapitre XIV, §2 Envers les congréganistes malades
La réponse la plus courte est l’action ~Lord Herbert
Il ne fait aucun doute que la maladie de l’un de leurs compagnons touche de plein fouet les Congréganistes qui cheminent ensemble. On devine la surprise, l’inquiétude et le sentiment d’injustice qui peuvent s’ensuivre.
Lourde tâche pour les missionnaires que de préserver l’enthousiasme chez des jeunes durement affectés ! Bien sûr, des prières ferventes vont s’élever de toutes parts. Mais le chrétien éclairé qu’est Eugène de Mazenod sait pertinemment que, comme le déclare saint Jacques, « la foi sans les œuvres est une foi morte » (Jc 2 :14). Dès lors tout se met en œuvre pour un soutien respectueux et efficace aux malades et à leur famille.
Rien d’impulsif dans l’aide apportée, mais au contraire une grande logique et un respect qui permet aux parents d’accepter ou de refuser les soins.
Il est bon de rappeler que les infirmiers sont « choisis de préférence parmi les congréganistes » dûment formés et qu’ils devront joindre « quelque connaissance de la médecine, de la chirurgie ou de la pharmacie » à « une grande charité » ainsi qu’une « intelligence suffisante pour se bien acquitter des services qu’ils doivent rendre aux malades ».
Nul doute que la synergie entre foi et soins éclairés va contribuer à rendre moins pénibles les moments de souffrance et ouvrir le cœur sur l’espérance que seul Jésus Christ peut apporter.
Paraphrasant l’Évangile, on peut affirmer que « des malades il y en aura toujours parmi nous ». La maladie fait peur. On ne sait le plus souvent que prodiguer à la personne souffrante des paroles lénifiantes.
Seule « la charité patiente, pleine de bonté » dont parle saint Paul (1Cor. 13 :4) peut nous apprendre au jour le jour comment apporter amour et réconfort à ceux qui en ont tellement besoin.