LA PRIÈRE CHANGE LES GENS ET LES GENS CHANGENT LES SITUATIONS

Quand nous lisons la liste des pratiques religieuses pour lesquelles les congréganistes devaient s’engager, il n’est pas inutile de se rappeler qu’ils n’étaient pas des moines, mais de jeunes écoliers ou étudiants – pour la plupart des adolescents. Près de 300 jeunes s’y étaient librement engagés : cela montre qu’ils trouvaient un sens à ces pratiques et une source de force pour vivre leurs engagements baptismaux.

Eugène a fondé la Congrégation des Jeunes pour faire de ses membres une force de transformation au milieu de la jeunesse d’Aix. Si leur prière les changeait, alors ils pourraient changer les situations dans lesquelles ils vivaient.

ARTICLE PREMIER. Tous les congréganistes, à quelque classe qu’ils appartiennent, sont tenus d’observer ponctuellement le règlement particulier de la Congrégation, par conséquent, ils doivent tous, entre autres choses :
Art. 2. 1° Entendre la Sainte Messe tous les jours;
2° faire tous les jours, au moins, un quart d’heure de lecture spirituelle;
3° visiter tous les jours Notre-Seigneur Jésus-Christ dans le Saint Sacrement ;
4° dire toutes les semaines le rosaire de la Sainte Vierge ;
5° se confesser tous les quinze jours.

Statuts, Chapitre XIII – Obligations spirituelles des congréganistes

 

La prière ne change pas Dieu, mais elle change celui qui prie.    Soren Kierkegaard

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1 réponse à LA PRIÈRE CHANGE LES GENS ET LES GENS CHANGENT LES SITUATIONS

  1. Denyse Mostert dit :

    L’adolescence est une période turbulente par excellence. Je garde le souvenir du temps où mes fils se découvraient un droit incontournable au libre arbitre, se percevaient soudain capables de tous les exploits et devenaient rétifs à tout commentaire.

    Il est logique de penser que les conditions particulièrement pénibles de la Révolution ont contribué à accentuer ce débordement d’énergie lié à l’adolescence. N’est-il pas alors suprêmement étonnant que de bruyants jeunes garçons acceptent librement de modeler leur vie sur des Statuts somme toute très exigeants ?

    À la base il y a Eugène de Mazenod, le jeune émigrant qui partage l’exil des siens. Il y a l’adolescent pauvre « privé de compagnons de son âge, dans l’incapacité de suivre un programme académique normal », le fils «séparé de sa mère » et finalement le jeune mondain qui fait, dès son retour à Aix, l’expérience décevante d’une vie de plaisirs. Et puis il y a l’inoubliable appel du Vendredi Saint 1807 auquel Eugène répond en consacrant sa vie aux plus démunis parmi les « pauvres de Jésus Christ »

    Pour les avoir vécus, Eugène connaît les peines et les dangers qui guettent les enfants bousculés par la Révolution. Il sait les aspirations secrètes dissimulées sous une vie décousue et combien le désir de bonheur se fait impératif lors de l’adolescence aux rêves sans frontières. Il sait surtout qu’en Jésus Christ seulement, vont pouvoir se développer au grand jour les richesses intérieures de chacun, bien en veilleuse jusque là.

    Et ces enfants, il les aime. Il leur dit combien une piété régulière enrichit toute vie, et qu’ils peuvent devenir à leur tour porteurs d’une Bonne Nouvelle capable de transformer les cœurs. Et que tous sont enfants du même Père. Et que cela ne peut se vivre que dans la droiture totale enseignée par Jésus de Nazareth …

    On sait combien les jeunes de tous les temps sont sensibles à l’injustice… L’article premier des Statuts est formel. « Tous les congréganistes, à quelque classe qu’ils appartiennent, sont tenus d’observer ponctuellement le règlement particulier… »

    La justice est la première et incontournable condition que les membres de la Congrégation de la Jeunesse ont à respecter. En d’autres mots, saint Paul l’affirmait pareillement aux chrétiens de Galatie. « Il n’y a plus ni Juif ni Grec; il n’y a plus ni esclave ni libre; il n’y a plus ni homme ni femme; car vous êtes tous un en Jésus-Christ. » (Gal 3 :28) Ne retrouve-t-on pas ici l’égalité sans compromis de l’Évangile ?

    Notre justice humaine se heurte hélas bien souvent à des exclusions orgueilleuses, à des préjugés tenaces. Raison de plus pour demander au Seigneur de développer en nous le sentiment de l’égalité fondamentale de tous les êtres humains et de nous rendre capables de le traduire à l’occasion en action bien concrète.

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