CELUI QUI SAIT QU’IL EN A ASSEZ EST RICHE

Eugène fait écho aux mots de Jésus, « Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur» (Matthieu 6 : 21). Poussé par les critiques de quelques-uns des curés d’Aix, à l’effet qu’il ne cherchait que les honneurs dans l’Église, il continue à parler de ses choix de vie:

Quand on préfère l’éternité au temps,
la pauvreté aux richesses,
le travail au repos,
quand on fait plus de cas de la sanctification d’une âme que de tous les royaumes de la terre,
on revient avec joie dans une communauté où règnent la paix, l’union et toutes sortes de vertus
et on ne regrette pas la maison des princes, les canonicats, les grands vicariats, etc., et on regrette si peu toutes ces choses qu’on les refuse, comme je proteste l’avoir fait, sans efforts, sans peine; au contraire, avec joie et satisfaction…

Lettre à Henri Tempier, 24 novembre 1817, E.O. VI n. 30

 

À partir de l’Asie, le dicton de Lao-tzu résume tout cela pour moi : « Celui qui sait qu’il en a assez est riche. »

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1 réponse à CELUI QUI SAIT QU’IL EN A ASSEZ EST RICHE

  1. Denyse Mostert dit :

    Après avoir épanché le trop-plein de sa douleur auprès de l’ami fidèle qu’est Henri Tempier, Eugène aborde maintenant un autre registre…

    On peut qualifier de ‘dents de scie’ le parcours qui a ciselé le cœur du prêtre de 1817. Dès le départ, quoi de plus imprévisible pour le fils choyé du Président de Mazenod et de Marie-Rose Joannis que de grandir au hasard d’un long exode ? Inattendu aussi ce foyer brisé alors que le jeune homme de 20 ans rappelé auprès de sa mère, laisse en Italie Charles-Antoine de Mazenod et ses frères. Faut-il s’étonner qu’il se lance à corps perdu dans les plaisirs de la haute société aixoise ?

    L’inattendu va se trouver ailleurs, dans la compassion qui grandit chez Eugène devant toutes les souffrances engendrées par la Révolution et dans l’appel irrésistible du Vendredi Saint 1807. On connaît la suite. Elle conduit au 21 décembre 1811 et à la grande aventure qui attend le « prêtre des pauvres ».

    Toute une aventure, oui. Qu’Eugène et les compagnons qui vont le suivre sont appelés à vivre. Une aventure ‘inédite’, du ‘jamais fait’ avec tout ce que cela comporte de difficultés de toutes sortes. Une œuvre dérangeante en butte à des attaques plus malveillantes les unes que les autres.

    « Quand on préfère l’éternité au temps, la pauvreté aux richesses, le travail au repos, quand on fait plus de cas de la sanctification d’une âme que de tous les royaumes de la terre, on revient avec joie dans une communauté où règnent la paix, l’union et toutes sortes de vertus. » La joie ressentie par Henri Tempier à la lecture de ces mots n’a d’égale que la paix intérieure de l’auteur de ces mots.

    Parce que, par-delà les difficultés et les bassesses, Eugène de Mazenod a découvert l’Essentiel : au service de Dieu dans ses pauvres et avec une communauté « où règnent la paix, l’union et toutes sortes de vertus ». Un Essentiel pour lequel il va lui falloir plus que jamais « préférer la pauvreté aux richesses, le travail au repos ».

    Une invitation à nous pencher sur tant de choses qui encombrent nos vies. Une invitation à privilégier celles qui nous font vivre vraiment parce qu’elles sont réponses à nos véritables désirs …

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