L’IMPORTANCE DE LA CROIX DE MISSION

De fondateur à fondateur, Eugène poursuit ses réflexions à Forbin Janson concernant quelques aspects de la prédication des missions. Il parle ici du rôle important du crucifix durant les missions. Tout comme les Rédemptoristes, les Missionnaires de France ne l’utilisaient que lorsqu’ils prêchaient des missions. Pour les Missionnaires de Provence, Eugène y voyait une partie permanente de leur habillement et allait souligner que ce serait là pour eux leur seul signe distinctif.

À son occasion, je prendrai la liberté de vous dire que vous auriez bien fait d’adopter le crucifix, au moins dans le cours de vos missions. Vous ne sauriez croire l’effet qu’il produit, et combien il est utile. Les peuples accoutumés à l’habit ecclésiastique, en font peu de cas; mais ce crucifix leur en impose. Combien en ai-je vu, parmi les libertins, qui en le regardant ne pouvaient s’empêcher d’ôter leur chapeau.
Il donne une grande autorité; il distingue les missionnaires des autres prêtres; et cela même est bon, parce que le missionnaire doit être regardé comme un homme extraordinaire.
Dans le tribunal, il est utile au confesseur et, le jour de l’absolution, il aide le pénitent, entre les mains duquel nous le plaçons, à concevoir la douleur de ses péchés, à les détester, et même à les pleurer. Il faut bien que tout ce que nous avons expérimenté ait été reconnu de tout temps, puisque dans les autres pays catholiques, tous les missionnaires le portent comme le titre de leur mission, etc..

Lettre à Forbin Janson, le 9 octobre 1816, E.O. VI n.14

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1 réponse à L’IMPORTANCE DE LA CROIX DE MISSION

  1. Denyse Mostert dit :

    Devant les propos tellement explicites d’Eugène de Mazenod à Forbin Janson, ce dernier aura sans aucun doute compris toute l’importance que son ami attache à la croix

    Étonnant l’intérêt pour ce qui n’était en somme que deux bouts de bois croisés sur lesquels beaucoup de malfaiteurs étaient mis à mort…et aussi parfois des innocents comme ce jeune agitateur Galiléen qui n’hésitait nullement à dénoncer les puissants pour que justice se fasse !

    Étonnant symbole de douleur qui, en Jésus Christ, allait devenir signe de résurrection pour ceux qui croient en lui !

    Dernièrement, un ami de retour d’un périple en Europe, m’offrait deux chapelets. Ma première pensée a été : « Deux, pourquoi ? Un seul aurait suffi… »

    L’un d’eux tout en bois est d’une sobriété, on peut dire monacale, avec ses grains reliés par une simple cordelette et la croix sur laquelle se devine la silhouette d’un homme au bras ouverts comme une offrande, et de l’autre côté, une simple inscription : Jérusalem

    L’autre chapelet aux Ave d’un bleu délicat retenus sur une chaînette finement travaillée se termine par une superbe croix sur laquelle on peut voir un homme ployé sous le poids de la souffrance. Mon ami l’a rapporté en ligne droite du Vatican.

    Je me suis d’abord laissée aller à la comparaison tellement facile et souvent entendue entre pauvreté du Golgotha et richesse vaticane. Mais, petit à petit, j’ai été entraînée vers une autre réflexion …

    Me sont revenues les paroles d’amour ultime du condamné priant pour ceux qui l’ont conduit au Golgotha: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. (Luc 34). Ces mots chargés d’un pardon infini sont venus rendre à mon petit chapelet en bois la richesse infinie qui lui revient.

    Et, dans la croix de mon chapelet romain, j’ai reconnu cette autre sur laquelle s’appuyait Jean-Paul II au long de ses multiples voyages.

    « Père, je remets mon esprit entre tes mains,» (Luc 23 : 46) a prié Jésus avant de mourir. On ne peut douter que le Pape a vécu, jusqu’au bout d’une mission rendue pénible par la maladie, la prière d’abandon du Sauveur.

    J’hésite un peu devant ce commentaire un peu éthéré… J’aurais pu parler de ce mois du Rosaire que nous traversons actuellement, d’une dévotion mariale pacifiante et tellement enrichissante lorsque vécue sur fond d’évangile. J’aurais aussi pu épiloguer sur cette croix que certains veulent déloger des endroits publics… Impossible pour moi en ce moment, la voix des deux croix de mes chapelets a été la plus forte… Je vous la partage tout simplement.

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