Je vous prie de changer la fin de nos litanies; au lieu de dire Jesu sacerdos, il faut dire Christe salvator. C’est le point de vue sous lequel nous devons contempler notre divin Maître. Par notre vocation particulière, nous sommes associés d’une manière spéciale à la rédemption des hommes…
Puissions-nous, par le sacrifice de tout notre être, concourir à ne pas rendre sa rédemption inutile, et pour nous et pour ceux que nous sommes appelés à évangéliser.
Lettre adressée à « nos chers frères, les missionnaires à Aix »,
Juillet 1816, E.O. VI n 12
Comme co-opérateurs du Christ Sauveur, chaque membre de la famille Mazenodienne a la vocation d’être ouvert à l’œuvre du Sauveur dans sa propre vie, et d’inviter les autres à la même expérience de libération.
Au sens propre, le Larousse décrit l’instrument comme étant un « objet fabriqué servant à un travail, une opération ». Puis, approfondissant sa définition, il parle d’une « personne ou chose par l’intermédiaire de laquelle est obtenu un résultat ».
Nul besoin de grande réflexion pour appliquer la seconde définition à notre réalité de chrétiens-instruments-du salut. Et si le mot « objet fabriqué» du sens littéral ne nous satisfait nullement, il n’en est pas moins vrai que tout ce qui constitue notre vie a été mis en place par la Providence pour faire de nous les coopérateurs libres de Jésus Sauveur.
« Puissions-nous, par le sacrifice de tout notre être, concourir à ne pas rendre sa rédemption inutile, et pour nous et pour ceux que nous sommes appelés à évangéliser » rappelle Eugène de Mazenod à ses missionnaires.
Un appel adressé à tous les chrétiens. Comme pour les fils d’Eugène, une « vocation particulière » nous associe « d’une manière spéciale à la rédemption des hommes… »
J’aime beaucoup la parabole du grain de sénevé. « C’est bien, dit Jésus, la plus petite de toutes les semences. Mais, quand elle a poussé, elle est plus grande que les légumes et devient un arbre. De sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches». (Mtt 13 : 31-32)
Il nous reste dès lors à être l’instrument docile qui exécute avec cœur la partition parfois jugée insignifiante qui lui est dévolue. Et de simplement laisser Dieu le soin de donner à ce minuscule grain sa juste place dans l’histoire du salut.