EUGÈNE COMME PRÉDICATEUR DE MISSION : EN TANT QU’ORATEUR, IL ÉTAIT AIMÉ, RECHERCHÉ, APPLAUDI

Adolphe Tavernier, qui avait connu Eugène à travers toute sa vie, écrivait comme suit à propos du prédicateur talentueux que l’on reconnaissait en lui :

Ses discours furent aussi multipliés que ses œuvres. Il parla devant des enfants et des adolescents, devant des assemblées nombreuses, dans les églises des grandes cités, à Paris, à Marseille, à Aix et autres lieux, dans les bourgs et les villages, dans les missions, devant des masses immenses de peuple, dans les solennités de tout genre, dans les mariages chrétiens au pied des autels, dans les événements heureux de la patrie, dans ses malheurs ; et toujours son esprit, sa voix et son cœur trouvèrent le langage, le ton, la mesure, l’accent qui convenaient; toujours il sut convaincre, toucher, arracher des larmes, attendrir, faire battre les cœurs au récit de nos malheurs publics, et les relever en parlant de nos triomphes.
Il fut dans toute l’étendue du mot orateur et orateur chrétien. Il le fut pour tous; pour les grands, pour les petits, pour les faibles. Sa parole était aimée, recherchée, applaudie et elle est restée parmi nos improvisateurs de Provence comme le type le plus élevé, le plus franc, le plus pur, qui eût jamais paru dans nos chaires chrétiennes.

A. Tavernier, Quelques souvenirs sur Monseigneur Charles-Eugene de Mazenod
(Aix, 1872), p. 21 – 22.

 

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Une réponse à EUGÈNE COMME PRÉDICATEUR DE MISSION : EN TANT QU’ORATEUR, IL ÉTAIT AIMÉ, RECHERCHÉ, APPLAUDI

  1. Denyse Mostert dit :

    Compte tenu du milieu social, de l’influence d’une famille profondément chrétienne et de la formation tant théologique que spirituelle d’Eugène de Mazenod, il est en quelque sorte logique qu’il soit devenu « un orateur, et un orateur chrétien » reconnu.

    La surprise réside réellement dans ce fils du Président de la Cour des Comptes qui sait toucher aussi bien les grands de son époque que les plus malheureux.

    Qualités de droiture, de proximité reçues dès le berceau, pourrait-on dire, que
    « le père Józef Pielorz … résume en deux mots : «Force et sensibilité … dont l’une ni l’autre ne sont compatibles avec la médiocrité, dans le bien comme dans le mal» ? (*)

    Mais surtout grâce divine qui va modeler à l’image de Jésus Christ le jeune noble « au caractère vif et impétueux, très franc » et faire de lui le prêtre « dont le jugement ne se trompe guère; en même temps, que l’homme d’une sensibilité extrême, qui aime passionnément…» (*)

     » J’ai pitié de la foule…  » disait Jésus. (Mc 8,2) Touché par la sollicitude du Sauveur devant les foules affamées, Eugène a aussi entendu le Maître recommandant à ses disciples : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14, 16)

    L’homme au jugement sûr sait aussi que la misère n’est pas l’apanage des seuls démunis. Parce qu’il a connu les plaisirs de la vie mondaine, Eugène connaît les grandes souffrances qui peuvent se dissimuler sous des apparences brillantes.

    Ne peut-on dire que l’inoubliable « expérience » du Vendredi Saint est demeurée gravée dans le cœur du prêtre à la manière d’une Pentecôte alors que tous « entendent dire dans leurs langues les merveilles de Dieu ? (Ac 2, 11)

    Ne serait-il pas vrai également que ce même Esprit Saint peut nous insuffler attention, amour et audace pour répondre au mieux à tous ces appels des « pauvres au multiples visages » ?

    (*) Dictionnaire des Valeurs oblates

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