DIEU VOULAIT QUE, MALGRÉ LES IMPERFECTIONS DES OBLATS, LA MISSION FÛT UN SUCCÈS

L’évêque Bourget a très bien accueilli les Oblats dans son diocèse trois années plus tôt. Comme nous l’avons vu, en analysant les premières correspondances, des difficultés internes sont apparues au sein même des Oblats. Malgré cela, leur zèle pastoral produisit des fruits abondants auprès de sa population.

Comment voulez-vous que je ne commence pas toujours par vous exprimer les sentiments de ma plus vive reconnaissance et de ma tendre amitié quand vous ne cessez de me donner des preuves de votre bonté paternelle pour les enfants que j’ai déposés dans votre sein. Toute ma peine est que, malgré leur bonne volonté, ils vous aient donné bien des fois de l’ennui. Jugez de mon chagrin à ce sujet. Cela tient à une réunion de circonstances qui se rencontrèrent lors de la première formation.

Alors, Eugène envoya le Père Guigues pour prendre les choses en main. En réfléchissant sur cette expérience, Eugène voit la main de Dieu dans tous ces événements.

Si j’avais pu alors disposer du sujet que je viens de vous envoyer les choses auraient été mieux, mais le bon Dieu ne le permit pas ; II voulait apparemment nous faire passer par cette humiliation et prouver qu’à lui seul, et malgré les imperfections des hommes, était dû le succès d’un établissement qui devait procurer sa gloire et le bien de tant d’âmes rachetées du sang de son divin Fils. Après Dieu, à vous, très cher Seigneur, tout le mérite de ce grand œuvre.

Lettre à l’évêque Bourget de Montréal, le 9 août 1844, EO I n 45

Eugène résume ici succinctement le cœur de notre charisme: le salut des âmes rachetées par le sang de notre Seigneur. Telle est la raison d’exister de la famille Mazenodienne: faire savoir aux plus démunis l’amour et l’intérêt inépuisable du Sauveur qui se donna tout entier pour eux sur la Croix. ‘Evangelizare pauperibus misit me.’ Chacun de nous est appelé à partager son expérience personnelle du Salut dans ses propres mots et par ses propres actions – malgré nos erreurs et nos imperfections. C’est Dieu qui en assure le succès.