AU BONHEUR QUE L’ON SENTAIT DE FAIRE PARTIE DE CETTE ÉGLISE CATHOLIQUE QUI A DIEU POUR PÈRE ET TOUS LES HOMMES RÉGÉNÉRÉS POUR FRÈRES
En communion avec les catholiques d’Espagne souffrants, comme nous l’avons vu précédemment, Eugène écrit une lettre pastorale au diocèse.
Oui, N.T.C.F. [Nos Très Chers Frères], il ne vous est pas permis de voir, sans y prendre un douloureux intérêt, une portion, autrefois des plus florissantes de la Chrétienté, sur le point d’être arrachée violemment, dans l’ordre spirituel, à ses bases antiques, pour avoir désormais une existence séparée de l’Église de Dieu. Comment ne pas être saisi d’effroi à cette scission qui s’opérerait au nom de la puissance temporelle, s’arrogeant le droit de se placer, comme un mur de séparation, entre les Évêques et le Vicaire de Jésus-Christ, entre les fidèles et celui qui est leur père commun?
… il n’y a pas de loi contre la loi de Dieu, il n’y a point de puissance constituée contre la constitution divine de l’Église.
Évêque Eugène de Mazenod, Lettre pastorale au Diocèse of Marseille, 1842 (Rey)
À cet effet, il organisait des séances de prière à Marseille:
Première station pour le jubilé [en faveur de l’Église d’Espagne] à la cathédrale. L’église s’est trouvée beaucoup trop petite: deux heures avant l’heure indiquée, les trois nefs et toutes les chapelles étaient remplies. On arrivait en foule pour assister à ce saint exercice. Il a fallu fermer les portes. C’était un magnifique spectacle que cette belle réunion, composée du premier pasteur, entouré de tout son clergé et d’une multitude de fidèles, pour invoquer solennellement le Seigneur en faveur d’une portion de la grande famille chrétienne menacée dans sa foi. J’ai entonné le Veni Creator, qui a été chanté par des milliers de voix, inspirées, comme je l’étais moi-même, par un vif sentiment de charité fraternelle, de confiance filiale, et par une certaine jubilation intérieure, inexprimable. Cette joie tenait à la grande communion des saints dont il était impossible de ne pas éprouver la sensible impression, au bonheur que l’on sentait de faire partie de cette Église catholique, qui a Dieu pour père et tous les hommes régénérés pour frères.
Journal d’Eugène de Mazenod, le 19 Avril 1842, EO XXI
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