Lettre du Supérieur Général à la Congrégation, à l’occasion de l’anniversaire de l’approbation pontificale des Constitutions et Règles 17 février 2021
La pandémie nous aide à voir plus clairement ce qui est essentiel dans la vie. L’Esprit nous parle dans les signes des temps de cette pandémie et enrichit notre vie missionnaire.
– Notre foi s’approfondit quand nous réalisons que Dieu est à nos cô- tés dans ce désordre. Nous savons qu’avec Dieu, tout contribue au bien de ceux qui l’aiment. De tout, Dieu peut toujours en tirer un bien. Nous croyons cela et nous renouvelons notre oblation de vivre pour le Règne de Dieu.
– La pandémie nous a fait prendre conscience de notre vulnérabilité commune. Aucune portion d’humanité, aucun État, aucune société mondiale ne contrôle le monde. Les armées ne réglementent pas les frontières au fur et à mesure que le virus circule dans le monde. Saint Eugène connaissait la sagesse et la puissance de la croix. Avec courage et humilité, nous embrassons notre vulnérabilité et nous gagnons en sagesse et en force.
– La pandémie, avec son isolement et sa distanciation, a été l’occasion de nous rapprocher. Tant dans les traditions religieuses que dans la vie laïque, nous avons découvert un nouveau sentiment de solidarité et de soin les uns envers les autres. La pandémie nous a rappelé que notre vie missionnaire doit être basée sur la communauté apos- tolique accompagnée par la prière et la vie selon les vœux. Déjà en 1816, lorsque le Père De Mazenod a réuni le Père Tempier et ses autres compagnons, il en était convaincu.
– Nous devons nous demander si nous aussi nous sommes pris dans le débat autour du « retour à la normale », ou de l’arrivée d’une « nou- velle normalité », etc. Cela ne tient pas compte de la réalité, car la majorité des gens dans le monde n’ont jamais connu ce concept de « normalité » dont on parle. Les gens auprès desquels nous travail- lons dans le monde entier, vivent sans eau, sans le minimum vital, sans soins médicaux, etc. La pandémie doit ouvrir les yeux du monde sur cette grande injustice selon laquelle la majorité des gens sur terre n’ont jamais connu une vie dite « normale ».
– La pandémie nous a aidés à prendre conscience du fait que le con- sumérisme et le matérialisme génèrent la pauvreté et détruisent l’environnement. Ces idoles de la société doivent être échangées contre une préoccupation pour le bien commun, exprimée dans la prise en charge des pauvres et de notre maison commune.
P. Louis Lougen, OMI
Supérieur général