Avant d’accepter d’envoyer des missionnaires outre-Atlantique vers le Canada, Eugène consulte tous ses Oblats.
Eh bien! je n’osai pas répondre d’une manière positive à l’évêque, mais je lui promis que je m’occuperais de sa demande et qu’à son retour je lui rendrais raison des démarches que j’allais faire pour entrer dans ses vues.
Mon désir était de consulter tous les membres de la congrégation et de ne répondre à l’évêque de Montréal qu’après avoir eu leur assentiment. Il s’agissait d’une mission lointaine. Il fallait du dévouement pour l’entreprendre. Je ne pouvais la confier qu’à des hommes de bonne volonté et de dévouement. Je devais m’assurer de leur adhésion. C’est ce que je viens de faire.
Il décrit ensuite leur réaction à cette consultation.
J’ai d’abord appelé auprès de moi quelques-uns de mes supérieurs locaux qui ont tout de suite abondé dans ce sens. Quelques autres membres de la congrégation qui en ont été informés… se sont offerts d’être du nombre des partants. Tous m’ont assuré qu’il n’y aurait qu’une voix pour accueillir une si belle proposition.
Journal d’Eugène de Mazenod, les 15 et 16 juillet 1841, EO XX
Eugène a un plan de conduite qui nous fait admirer sa détermination à envoyer en missions seuls les prêtres et les frères qui répondraient aux critères qu’il avait choisis comme étant absolument nécessaires à l’évangélisation outre-Atlantique, ‘une mission lointaine’.
Plus on est loin, moins on a de contrôle immédiat sur les envoyés. Tout se faisait par bateau et toute intervention prenait plus d’un mois. Il ne fallait pas se tromper.
Eugène est un ‘fondateur’. Il sait que la jeune congrégation oblate, peu nombreuse, doit acquiescer à ses vœux et de manière solidaire. Il a déjà, au tout début, eu affaire à de l’opposition et à des démissions. Il ne faut pas créer d’opposition. il nous dévoile ici ses stratégies.
«Je devais m’assurer de leur adhésion»