C’EST POUR FAIRE CONNAITRE D’OU PARTENT SES TORTS ET DONNER L’ESPERANCE QU’ILS NE SE RENOUVELLERONT PLUS

Le message qu’Eugène et les Oblats ont toujours prêché était celui de la miséricorde de Dieu et la possibilité pour un malfaiteur de se convertir et de recommencer sur une meilleure voie. Eugène aussi avait vécu cela durant sa propre vie, et pas seulement en chaire ou dans le secret du confessionnal. Le Père Tempier avait certainement dû se plaindre d’un de ses serviteurs et avait demandé à Eugène de le congédier.

Comment me demandez-vous d’être actif dans une opération où je souffrirais déjà tant d’être passif. Je n’ai jamais fait volontairement de peine à personne, même à ceux qui m’ont fait le plus de mal, comment pourrai-je jeter dans le désespoir quelqu’un qui m’est sincèrement attaché, qui se battrait pour moi et pour mon oncle? Il m’a sans doute beaucoup fatigué mais, il faut le reconnaître, par un effet de son détestable caractère plutôt que par une malice soutenue. Je sais qu’il a manqué grossièrement à tout le monde, autant qu’il m’a manqué, et c’est ce qui me peine le plus; mais c’est par caractère, c’est défaut d’éducation et souvent excès d’attentions. Je dis ceci, non point pour l’excuser; qui plus que moi blâme sa conduite? Qui en ressent le contrecoup plus vivement? Mais c’est pour faire connaître d’où partent ses torts et donner l’espérance qu’ils ne se renouvelleront plus, car voilà un mois qu’il est tel qu’on pourrait le désirer. Je sais qu’il sera malheureux en sortant de chez moi. Comment pourrais-je me résoudre à le plonger dans le malheur? Rendre malheureux quelqu’un qui m’aime, moi qui ne puis supporter l’idée de la souffrance de ceux qui me sont les plus indifférents! C’est au-dessus de mes forces.

Lettre à Henri Tempier, le 9 octobre 1835, EO VIII n 548

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1 réponse à C’EST POUR FAIRE CONNAITRE D’OU PARTENT SES TORTS ET DONNER L’ESPERANCE QU’ILS NE SE RENOUVELLERONT PLUS

  1. Denyse Mostert dit :

    Lettre à Henri Tempier, le 9 octobre 1835

    Le message des Oblats est clair : faire connaître au pécheur d’où partent ses torts et lui faire prendre conscience qu’il peut s’en libérer dès maintenant en lui donnant l’Espérance qu’une nouvelle voie peut s’ouvrir pour lui.

    Dans cette lettre en réponse au P. Tempier demandant le départ « d’un de ses serviteurs » pour des raisons, semble-t-il, évidentes, Eugène de Mazenod ne peut que recommander la miséricorde dont il a été lui-même l’objet.

    Il évoque d’abord son impossibilité de faire « volontairement de peine à personne » avant de poser sous forme de question ce qu’il considère comme une réponse des plus évidentes. « Comment pourrai-je jeter dans le désespoir quelqu’un qui m’est sincèrement attaché, qui se battrait pour moi et pour mon oncle? » La compassion du Fondateur est sincère. « Mais c’est pour faire connaître d’où partent ses torts et donner l’espérance qu’ils ne se renouvelleront plus, car voilà un mois qu’il est tel qu’on pourrait le désirer. Je sais qu’il sera malheureux en sortant de chez moi. »

    Il y a fort à parier que le P. Tempier va s’ouvrir à cette raison qui touche spécialement le charisme d’Eugène. Sans tomber dans le laxisme, ne voilà-t-il pas une raison de faire montre de charité envers qui a pu exagérer son rôle dans une Congrégation et/ou un groupe d’Associés ? En fait, cette manière de penser et d’agir me semble bonne là où se rencontrent et travaillent ensemble des gens fautifs d’une manière ou de l’autre envers ceux qui croisent leur route.

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