VOUS ME CONNAISSEZ ASSEZ POUR COMPRENDRE OÙ J’EN ÉTAIS AVEC CE POIGNARD PROFONDÉMENT PLONGÉ DANS MON ÂME

Les communications se faisaient lentement du temps d’Eugène et une rumeur lui était parvenue qu’un de ses plus proches compagnons, Henri Tempier, était gravement malade. Cette lettre nous montre comment Eugène a reçu la nouvelle et il étale ici la très grande sensibilité de son cœur. Quelques années auparavant, il avait souffert profondément de la maladie et de la perte de deux de ses plus proches collaborateurs. Il était resté traumatisé par cette expérience. [Voir : http://www.eugenedemazenod.net/fra/?p=2786]

Inutile de vous dire tout ce que j’ai souffert pendant plusieurs jours. Tout me disait que vous étiez dangereusement malades. Vous me connaissez assez pour comprendre où j’en étais avec ce poignard profondément plongé dans mon âme. Du 25 septembre au 6 octobre j’ai eu le temps de savourer ce martyre. Vers la fin, je ne vivais plus. Votre lettre me tranquillise. N’en parlons plus; quel mal vous m’auriez épargné par une seule ligne de votre main! Mais je vous pardonne à tous. Il n’y a qu’amour dans mon cœur. Je remercie Dieu de ne m’avoir soumis qu’à cette épreuve, quelque déchirante, quelque excessive qu’elle ait été.

Lettre à Henri Tempier, le 9 octobre 1835, EO VIII n 548

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1 réponse à VOUS ME CONNAISSEZ ASSEZ POUR COMPRENDRE OÙ J’EN ÉTAIS AVEC CE POIGNARD PROFONDÉMENT PLONGÉ DANS MON ÂME

  1. Denyse Mostert dit :

    Lettre à Henri Tempier, le 9 octobre 1835

    Eugène de Mazenod sait conjuguer devoirs du supérieur et amour d’un père. Il est l’homme des bonnes et solides amitiés. Au 19ième siècle les communications prennent un temps long avant de parvenir au destinataire.
    Arrive à Eugène de Mazenod la rumeur qu’Henri Tempier est gravement malade; il n’attendra pas avant de lui communiquer ses pensées à ce sujet. «Inutile de vous dire tout ce que j’ai souffert pendant plusieurs jours. Il parle de martyre. Tout me disait que vous étiez dangereusement malade», écrit-il encore. Il lui communique « le temps de martyre » enduré du 25 septembre au 6 octobre avant de recevoir la lettre rassurante.
    À présent que la lettre du P. Tempier vient le rassurer il lui fait part de son soulagement tempéré du regret de n’en avoir rien reçu auparavant et de « ce poignard profondément plongé dans mon âme ».pendant tout ce temps. Les termes peuvent sembler exagérés pour le langage de 2019. Ils ont cependant la qualité de bien décrire ce qui se passe dans l’âme d’Eugène à ce moment précis. La mansuétude du Fondateur ira jusqu’à envoyer son pardon.
    En fin de courrier, il reconnaîtra une sagesse pour laquelle il remerciera Dieu et pardonnera à ceux qui ont participé à cette solution quelque déchirante, quelque excessive qu’elle ait été.

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