JE N’AI DE RESSOURCE QUE DANS LA PRIÈRE, IL M’EST IMPOSSIBLE DE FAIRE AUTRE CHOSE

Ayant reçu l’ordre de partir de Marseille, Eugène confie son anxiété pour les Oblats à son ami et confident, le Père Tempier, et la seule et unique réponse qu’il lui donne est :

On ne vit pas, mon cher ami, dans ce malheureux temps. Le cœur et l’esprit sont dans un état d’émotion qui inquiète, qui trouble sans cesse le repos. Je n’ai de ressource que dans la prière, il m’est impossible de faire autre chose. Hors de là, l’imagination ne me reproduit que malheur et désolation; mes nerfs en sont parfois attaqués d’une manière convulsive, c’est-à-dire que je ressaute involontairement à la pensée du mal ou de la mort que je redoute pour les personnes qui me sont chères. Je suis resté deux jours sans lettres de vous, il n’en a pas fallu davantage pour être martyrisé par l’idée que vous étiez peut-être mort.
Lors de la première invasion, me trouvant sur les lieux, partageant les mêmes dangers, je n’étais guère plus inquiet pour les autres que pour moi. Il me semblait que nous étions tous invulnérables; maintenant que, pour mes péchés, je suis à l’abri, je ne cesse pas d’être dans la plus grande peine. Cependant il me semble bien que le Seigneur vous garde, puisque jusqu’à présent personne n’a pris mal dans le service si dangereux embrassé avec héroïsme par nos Pères.

Lettre à Henri Tempier, le 7 août 1835, EO VIII n 531

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1 réponse à JE N’AI DE RESSOURCE QUE DANS LA PRIÈRE, IL M’EST IMPOSSIBLE DE FAIRE AUTRE CHOSE

  1. Denyse Mostert dit :

    UN ORDRE QUI FAIT MAL…
    Dans une lettre du 7 août 1835, Eugène de Mazenod confie à Henri Tempier son désarroi devant l’ordre de quitter Marseille, ce grave foyer d’infection.

    Loin des siens, il ne ressent plus le même sentiment d’invulnérabilité qu’auparavant. Il explique : « Lors de la première invasion, me trouvant sur les lieux, partageant les mêmes dangers, je n’étais guère plus inquiet pour les autres que pour moi. Il me semblait que nous étions tous invulnérables; maintenant que, pour mes péchés, je suis à l’abri, je ne cesse pas d’être dans la plus grande peine. »

    Ces quelques mots méritent qu’on s’y arrête. Ceux qui ont un jour dû quitter les êtres et les endroits où ils ont vécu heureux, se sentent dénués de bien des choses s’il leur faut les quitter. Si ce changement a lieu dans l’inquiétude, on comprend que ce sacrifice peut devenir pénible pour Eugène demeurant tout de même sûr de la protection du Seigneur.

    « Sacrifice » : Un autre mot-clé de la spiritualité de saint Eugène qui amène directement au Psaume 39. « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit: Voici, je viens. »

    Un chant pour la Foi, un chant pour la Confiance, un chant pour les Oblats et les Associés de Marie Immaculée.

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