JE NE SUIS PAS OBLIGÉ DE RENDRE CE SERVICE DE CHARITÉ MAIS IL Y A UNE CERTAINE SOLIDARITÉ DANS L’ÉPISCOPAT

Eugène, étant évêque mais n’étant pas autorisé de travailler à Marseille, a offert ses services épiscopaux pour l’exécution des confirmations et de la pastorale parmi les plus abandonnés dans les zones où l’évêque local ne pouvait pas servir. De cette manière, il pouvait combiner sa vocation oblate et son rôle d’évêque.

… Je me propose d’aller passer deux jours avec vous en me rendant dans la vallée de la Durance où je vais administrer le sacrement de confirmation à la place du pauvre Archevêque d’Avignon qui ne peut pas quitter sa chambre. Il y a quinze et vingt ans qu’on n’a pas vu d’évêque dans ces contrées; pourrait-on se refuser à procurer aux fidèles les secours auxquels ils ont droit? Je sais que je ne suis pas strictement tenu à cet acte de charité; mais il me semble qu’il y a une sorte de solidarité dans l’épiscopat. Je voudrais me mieux porter pour en faire davantage, mais cette irritation qui s’est fixée dans mon gosier me retient nécessairement quand il s’agit de prêcher, puisque à peine je puis parler quelque temps de suite.

Lettre à Hippolyte Courtès, 17 juillet 1834, EO VIII n 482

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1 réponse à JE NE SUIS PAS OBLIGÉ DE RENDRE CE SERVICE DE CHARITÉ MAIS IL Y A UNE CERTAINE SOLIDARITÉ DANS L’ÉPISCOPAT

  1. Denyse Mostert dit :

    Tout audacieux qu’il soit, il faut de solides raisons à Mgr d’Icosie pour pénétrer en quelque sorte dans la pastorale des évêques… Il sait que la juridiction des règlements ecclésiaux en 1834, est en effet chose sacrée dans laquelle nul ne doit intervenir…

    Eugène de Mazenod aime travailler en collégialité,, aussi partage-t-il à Hippolyte Courtès ses réflexions sur le sujet : Comment s’y prendre pour combiner sa vocation oblate et améliorer la fréquence de certains sacrements laissée en friche sans créer de problèmes avec les diocèses ? « … Je me propose, continue-il d’aller passer deux jours avec vous en me rendant dans la vallée de la Durance où je vais administrer le sacrement de confirmation à la place du pauvre Archevêque d’Avignon qui ne peut pas quitter sa chambre » , écrit-il, considérant de son devoir d’améliorer ainsi la formation des fidèles subissant depuis de nombreuses années, ce qu’il considère comme une injustice….

    J’ai pensé immédiatement aux mots qui expriment si bien les soucis de saint Paul dans son célèbre hymne à l’amour.  » Il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune » ; et encore « il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai… » (1 Co 13, 1-13)
    On pourrait vérifier l’une après l’autre les assertions de Paul et trouver sans difficulté qu’elles s’adaptent aussi bien au disciple du Christ dans les « Actes des Apôtres » qu’à un évêque du 19e siècle qui purge une condamnation du Gouvernement français. La Charité est universelle, elle s’applique ainsi à tous les chrétiens qui veulent vivre vraiment leurs vocations missionnaires.

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