PRENDRE SOIN DES JEUNES MEMBRES

Nous avons suivi les événements qui se sont produits pendant les difficultés que Eugène a rencontrées avec le gouvernement français, et j’avais surtout mis sur eux le focus durant quelques semaines seulement. Pendant que tout ceci se passait, Eugène était alors Supérieur Général des Missionnaires Oblats. Je vais maintenant revenir en arrière chronologiquement pour retrouver  et raconter les relations qu’il entretenait avec les siens de la Famille Missionnaire Oblate.

Pendant les mois où Eugène était à Rome, le Père Tempier était devenu son vicaire en France, ayant en main  chaque jour les affaires de la Congrégation. La correspondance d’Eugène avec son vicaire nous montre ses préoccupations paternelles :

… Dans le déplacement des sujets il faut toujours considérer si l’on ne démontera pas l’œuvre dont est chargé celui que l’on change… Rien de mieux que de faire changer Pélissier [éd. qui avait été ordonné 6 mois plus tôt],  qui n’a pas grand-chose à gagner à Marseille, mais je doute qu’il soit de force à supporter la solitude de Billens; il est bien jeune de vocation pour cette épreuve…
Vous avez très bien fait de faire un peu changer d’air à l’angélique Aubert; j’espère que ce n’est qu’un soulagement que vous avez voulu lui donner et non un remède nécessaire. Je suis toujours sur les charbons ardents par rapport à cet enfant, crainte que la santé ne souffre du grand travail qu’il fait…
Je suis charmé que Vincens  se soutienne, quelques-uns de son espèce vous feraient grand bien.

Lettre à Henri Tempier, le 29 octobre 1833, EO VIII n 471

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1 réponse à PRENDRE SOIN DES JEUNES MEMBRES

  1. Denyse Mostert dit :

    Les démêlés d’Eugène de Mazenod avec le gouvernement français l’ont tenu éloigné de la Congrégation. En France, Henri Tempier, le bras droit du fondateur est désigné pour veiller sur son bon fonctionnement. La correspondance entre eux se fera abondante et quelque peu surprenante.

    Abondante cela va de soi compte tenu des moyens de communication de l’époque. Ce qui peut surprendre c’est la manière dont Eugène connaît profondément les jeunes qui désirent se joindre aux missionnaires. Voici en effet un homme aux prises avec de graves difficultés qui pourtant prend le temps de bien connaître chacun et de réfléchir aux moyens qui conviennent le mieux.

    (Ici, une « main d’applaudissement » pour le fidèle Henri Tempier qui, comme toujours, le seconde d’une main sûre et lui fournit les renseignements qui permettront de guider les jeunes vers la route qui semble le plus indiquée.)

    En fondateur intelligent, Eugène sait analyser toute décision afin que le travail accompli jusque là ne se perde pas. En père de famille, il sait quelles choses conviennent à celui qu’il importe de déplacer. Il saura par exemple reconnaître le bien-fondé du changement d’un novice nommé Pélissier tout en craignant que son jeune âge lui rende difficile la solitude qui l’attendrait à Billens.

    Au sujet de « l’angélique Aubert » Eugène avouera être toujours sur « les charbons ardents » et craindre pour la santé de « cet enfant » qui travaille très fort. Prescription donc : ne voir dans son changement qu’un soulagement et non une décision définitive…

    Vincens quant à lui récolte les lauriers : le fondateur est « charmé » que son effort se soutienne et ajoute à l’intention d’Henri Tempier que « quelques-uns de son espèce vous feraient grand bien. » Pareil à lui-même, il comprend et admire le travail de son Vicaire général.

    Eugène est loin de se révéler un supérieur inaccessible. Puissions-nous avoir une telle empathie au sujet de ceux avec qui nous travaillons.

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