IL Y A 200 ANS :RESSERRER LES LIENS DE FAÇON À ASSURER L’UNITÉ DE PENSÉE ET D’ACTION

Dans le processus de discernement, Eugène mit en place, devant tous les Missionnaires, la question d’établir une deuxième communauté et ses implications. Ses Mémoires rappellent ce qui suit :

Je crus devoir réunir en coseil extraordinaire tous cexu qui composaient alors ma petite société, même les jeunes qui n’etaient point encore dans les Ordres sacrés. C’était- pour leur faire comprendre qu’étant appélés dans un autre diocèse pour y former un nouvel é tablissement,
• il était nécessaire d’élargir le règlement qui nous régissait
• et de s’occuper à faire des constitutions plus étendues,
• de former des liens plus étroits,
• d’établir une » hiérarchie,
• de coordonner, en un mot, toutes choses de façon qu’il n’y eût qu’une volonté et un même esprit de conduite.
Tous furent de cet avis et l’on me pria de m’occuper sérieusement et promptement de rédiger la constitution et la règle qu’il nous faudrait adopter.

“Memoires,”dans Rambert, I, p. 282

À ce stage, toute l’attention était centrée sur le fait d’adopter le ministère du Sanctuaire Marial de Notre-Dame du Laus. Comme nous le verrons plus loin, la question du passage à la vie religieuse deviendrait une « patate chaude » pour certains des Missionnaires qui étaient des prêtres diocésains.

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2 réponses à IL Y A 200 ANS :RESSERRER LES LIENS DE FAÇON À ASSURER L’UNITÉ DE PENSÉE ET D’ACTION

  1. Denyse Mostert dit :

    Accepter la nouvelle mission à Notre-Dame-du-Laus est un changement à débattre avec la toute jeune Société des Missionnaires de Provence. « Je crus devoir réunir en conseil extraordinaire tous ceux qui composaient alors ma petite société, même les jeunes qui n’étaient point encore dans les Ordres sacrés… » écrit Eugène de Mazenod dans son Journal. (*)

    Un nouveau règlement s’impose pour assurer l’unité des deux maisons. Les CC&RR impliqueront les vœux religieux des membres de la nouvelle Société. Les réactions ont dû être houleuses. Pensons spécialement aux prêtres diocésains maintenant obligés de se soumettre à des vœux religieux et à tant de fonctionnements différents!

    « Tous furent de cet avis » écrit Eugène. (**) Pour une telle approbation, on peut souligner l’action de l’Esprit saint mais aussi remercier le fondateur d’avoir réuni une élite prête à mettre tout en œuvre pour le Royaume.

    Les missionnaires de début peuvent nous servir d’exemples de même que ceux qui, aujourd’hui encore, ont accepté le « tout pour Dieu ». Un renoncement aussi total peut ne jamais nous être demandé mais n’oublions pas que chaque petit « fiat » de notre part contribue lui aussi à « faire connaître et aimer Jésus-Christ ».

    (*) (**) « Mémoires » – Rambert

  2. Chevalier Chnatepie dit :

    Le 24 octobre 1818, il y a tout juste 200 ans, jour pour jour, Eugène de Mazenod proposa les nouvelles constitutions aux 6 prêtres de la jeune société des missionnaires de Provence.

    Retiré à la bastide de Saint Laurent en ce mois d’octobre 1818, Eugène rédige en 12 jours, les nouvelles constitutions « il les a tellement ressassées qu’elles jaillissent comme d’un trop plein… en réalité, elles ne sont que le décalque de celles de Alphonse de Ligori récemment béatifié en 1816 ,- avec lequel Eugène a de nombreux point communs- intérêt pour les pauvres de la part de l’Aristocrate qu’il était, fondateur de congrégation, consacré évêque, amoureux de la Croix, Alphonse fut déclaré « doctor Zelantissimus » le 23 mars 1871 – quelques mois après l’apparition à Pontmain, de La Mère de L’Espérance tenant le crucifix ensanglanté de son Divin Fils-.

    En cette année 1818, fut providentiellement offert à Eugène, la garde du sanctuaire du Laus.., dans le diocèse de Gap. C’est en ce lieu béni que la « voyante » Sr Benoîte Rencurel, membre du Tiers ordre Dominicain, reçut plusieurs visites d’une  » Belle Dame». Benoîte fut aussi gratifiée de visions du Christ en Croix pendant plusieurs années. Elle a physiquement vécu en une union mystique, la Passion du Sauveur, chaque vendredi au lieu dit « la Croix d’Avençon », entre 1669 et 1684.

    La Belle Dame a révélé son identité le 29 août 1664, à la jeune bergère, analphabète :

    « Je suis Dame Marie, la Mère de mon Très Cher Fils »…

    L’animation du sanctuaire dédié à « Notre Dame, Mère de Miséricorde, Refuge des Pécheurs » par les prêtres de la Société Missionnaire de Provence,  » ouvre soudainement aux yeux de Charles Eugène, un horizon nouveau .

    Eugène pressent que ce triple renoncement de l’être, de l’avoir, du paraître, sera seul capable de souder indéfectiblement ses missionnaires à la suite du Christ dont l’Humilité absolue révèle l’Humilité et la Miséricorde de Dieu le Père. Le renoncement aux plaisirs du siècle qui passe, est ainsi le chemin vers ce Dieu qui s’approche  » de ceux qui ont le cœur contrit » Ps.31,19.

    Se distinguant des hésitations du Jeune Homme riche, Eugène pressent la nécessité de mettre sa vie au service d’un idéal résolument tourné vers Dieu seul . Comme en réponse à l’appel lancé par Jésus « Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ! » (Jean 12 :26), Eugène fait le choix de la radicalité, ce qui n’est pas le fort de tous…
    Il sait que les vœux religieux de pauvreté, de chasteté, d’obéissance, s’ils comportant une dimension mystique, engagent tous les aspects de la vie humaine, ouvrant la brèche à bien des paradoxes.

    Ce cadre religieux est peut être d’abord une manière spécifique de vivre une conversion permanente du cœur, exprimée dans le renoncement progressif à l’ Ego, à l’orgueil auxquels le genre Humain se trouve assujetti, aux convoitises qui guerroient dans la chair des créatures humaines, mais ils sont aussi l’art d’entraîner l’âme à faire sienne la volonté de Dieu. Il serait présomptueux de ne compter que sur ses propres forces, les passions ne se soumettent pas facilement à la seule volonté de l’humain…Faire la volonté de Dieu est tout un chemin. C’est aussi la réponse à l’Appel que l’Esprit Saint adresse à chacun, sous une forme ou sous une autre.

    C’est le « Fiat voluntas tua », enseignée par Jésus, aussi parfaitement Homme que parfaitement Dieu, à ses disciples, et le « FIAT » de «La Comblée de Grâce », l’Immaculée, la Très chaste Vierge Marie, Mère du Créateur, répondant à la salutation angélique « Qu’il me soit fait selon Ta Volonté ».

    La voie des vœux religieux, plus surnaturelle que naturelle, ne peut être reçue et vécue que comme un don de l’Esprit Saint.

    En ce 24 octobre 1818, seulement deux des six prêtres de la Société des Missionnaires de Provence, approuvèrent les nouvelles constitutions proposées par Eugène…

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