Le bon Dieu veut nous faire marcher par la voie des épreuves et des tribulations: acceptons tout de sa main. Nous avons besoin de nous bien établir dans ces grands principes, car dans ce moment même nous sommes menacés d’un grand malheur.
La « grande mésaventure » était la maladie du P. Joseph Capmas de qui Yvon Baudoin écrit: P. Capmas est entré au noviciat à l’âge de 39 ans. Il était le maitre des novices pour quelques mois, et puis missionnaire en Hautes-Alpes et finalement aumonier des soldats malades et isolés dans l’Hôpital (Lazariste) à Marseille.
Peut-être à ces heures-ci notre cher p. Capmas n’est plus. Je reçois aujourd’hui une lettre qui m’annonce qu’il est à toute extrémité. Cependant, au moment du départ du courrier, il avait un peu repris sa connaissance, mais ce peu de mieux ne me laisse pas grand espoir. Jugez si je suis à mon aise. Et de trois jours je ne puis plus avoir de nouvelles! Ce sont là de grands chagrins que je sens jusqu’au fond de l’âme. Vous connaissez le sujet et vous comprenez comme moi quelle perte fera la Congrégation si le Seigneur nous l’enlève. Mais il est le Maître de tout et de tous!
Lettre au P. Jean Baptiste Mille, 10 janvier 1831, EO VIII n 379
1831 – Comment le supérieur de Billens a-t-il réagi à la longue lettre d’Eugène ? « Le bon Dieu, écrit ce dernier, veut nous faire marcher par la voie des épreuves et des tribulations: acceptons tout de sa main. »
Jean-Baptiste Mille a-t-il éprouvé le besoin d’approfondir ces mots, constaté que chacun avait son importance et qu’une lecture attentive pouvait tout changer de l’idée d’un Dieu souverain maître de tout et de tous. En tout premier j’ai du mal à réaliser que, celui qu’Eugène appelle « le bon Dieu » enverrait des tribulations de toutes sortes, dans le seul but d’éprouver la loyauté des siens.
Plutôt qu’une incitation à la fatalité, accepter tout de sa main deviendrait alors l’acte de confiance que Luc a exprimé en une parabole toute simple. Quel père, a-t-il écrit « donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain? (Luc 11)
La tristesse devant certains événements est inéluctable. Les vivre devant le Seigneur peut générer des attitudes qui seront profitables à tout le monde.