DESTRUCTION DES CROIX DE MISSION

Le sentiment antireligieux qui avait explosé durant la révolution de juillet a incité certaines têtes brulées à détruire les croix publiques qui avaient été érigées dans les villes où des missions oblates avaient été prêchées les années précédentes.

Ces missions se terminaient toujours par l’érection d’une croix à un endroit privilégié pour remémorer la tenue de la mission. (Cf. http://www.eugenedemazenod.net/fra/?p=616  et http://www.eugenedemazenod.net/fra/?p=618).

Certaines de ces croix contenaient des signes propres à la dynastie des Bourbons – et dans bien des cas, c’était cette coopération entre «le Trône et l’Église» à laquelle les protestataires s’objectaient.

Oh! Comme j’ai été occupé ce matin, à la messe, de toutes les profanations qui ont été faites à la croix de notre divin Sauveur. Les cheveux se dressent sur la tête au récit de ces infamies. C’est plus fort que dans l’autre révolution. Dieu veuille que cela n’attire pas une semblable malédiction sur notre malheureuse patrie!

Quelques personnes en autorité, y inclus dans la ville de Marseille, avaient demandé aux prêtres d’enlever ces croix et de les cacher pour empêcher de les voir détruites lors de protestations violentes. Eugène en avait gros sur le cœur à ce sujet :

Quant à moi, je croirais me rendre complice de cette sorte d’apostasie si je consentais, comme on l’a fait en plusieurs lieux, à déplacer le signe adorable de notre rédemption. Les catholiques conséquents dans leurs croyances ont eu le droit d’élever cette croix digne objet de leur adoration, personne n’a le droit de le leur enlever. Dans mon sens, il y a un plus grand scandale dans ce compromis bénévole entre l’autorité civile et l’autorité religieuse, qui fait clandestinement disparaître l’image de Jésus-Christ du milieu de son peuple, que dans la profanation opérée par une horde de malfaiteurs qui la mettent en pièces. Je doute qu’on ait le courage de proposer à Marseille cette confiscation odieuse, mais je ne jurerais pas qu’il en fût autrement à Aix.   

Lettre à Henri Tempier, le 13 septembre 1830, EO VII n 363

En fait les autorités municipales avaient fait cette demande à Mgr Fortuné [Mazenod] à Marseille. Il avait refusé de s’y soumettre et la population locale des pêcheurs et des ouvriers du port protégèrent l’immense croix de mission quand on essaya de la démanteler. Elle resta en place et elle continue encore aujourd’hui à trôner sur le Calvaire.

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1 réponse à DESTRUCTION DES CROIX DE MISSION

  1. Denyse Mostert dit :

    On se souvient des croix érigées par les Oblats dans les endroits où ils ont précédemment prêché des missions. Prudente, la Monarchie de Juillet va considérer comme sujet à rébellion certains signes propres à la dynastie des Bourbons qu’elles arborent. D’où la consigne de destruction.

    On a bien conseillé aux prêtres « d’enlever ces croix et de les cacher pour empêcher de les voir détruites lors de protestations violentes. »Eugène, on s’en doute, ne peut obtempérer. «Je croirais me rendre complice de cette sorte d’apostasie si je consentais, comme on l’a fait en plusieurs lieux, à déplacer le signe adorable de notre rédemption », écrit-il à Henri Tempier.

    Le fondateur ne prône-t-il pas la séparation de l’état et des religions qui fait encore couler de l’encre aujourd’hui ? Au fond, l’essentiel n’est-il pas que chacun accomplisse fidèlement la tâche qui lui est dévolue dans le respect de ceux dont le champ d’action est différent ?

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