JE SUIS TOTALEMENT HORS DE MON ÉLÉMENT, D’AUTANT PLUS QUE JE NE PUISSE ÊTRE UTILE À RIEN NI À PERSONNE 

Pauvre Eugène! Frustré à cause du lent rétablissement de sa santé. Déçu du comportement de certains oblats. Vexé, car il ne pouvait pas remplir sa mission comme Viaire Général de Marseille. Quand la crise politique était survenue, nous pouvions toucher quelque chose de brute dans son anxiété et préoccupation pour les Oblats et son oncle, le vieil évêque Fortuné de 83 ans.

Est-il concevable que vous ayez eu la constance, dans des moments comme ceux où nous sommes, de me laisser sans lettres du 27 juillet au 4 août! Je vous disais, dans ma dernière lettre, que vous me fissiez savoir sur-le-champ si mon oncle jugeait à propos que je retournasse auprès de lui. Je vous réitère la même demande; je languis ici outre mesure, d’autant plus que je puis être utile à rien ni à personne

Lettre au P. Tempier, 9 août 1830, EO VII n. 353.

Quatre jours après, nous le trouvons encore troublé de ne pouvoir rien faire.

À moins, mon cher ami, que vous ne m’ayez écrit entre vos lettres des 20, 27 juillet et 4 août, il m’est impossible de ne pas m’affliger de votre négligence à me donner de vos nouvelles dont j’ai un si grand besoin. Je suis fatigué de vous répéter que, dans les circonstances graves où vous vous trouvez, ce ne serait pas trop de m’écrire trois fois par semaine. Vous sentez que je ne pense qu’à vous et que je me sens ici comme un poisson hors de l’eau.

Lettre au P. Tempier, 13 août 1830, EO VII n. 354

Nous pouvons nous identifier avec l’expérience de se préoccuper des amis qui sont loin et qui peuvent être en danger – mais nous ne pouvons rien faire pour eux à cause de la distance, de la maladie, de l’âge ou d’autres circonstances. Nous sommes réconfortés par Eugène.

Je vous dirai pourtant que je ne me décourage pas, et que je suis affligé sans être abattu. Il me semble que Notre Seigneur nous aidera par sa grâce à supporter toutes nos peines.

Lettre au P. Tempier, 23 Auôt 1830, EO VII n 359

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1 réponse à JE SUIS TOTALEMENT HORS DE MON ÉLÉMENT, D’AUTANT PLUS QUE JE NE PUISSE ÊTRE UTILE À RIEN NI À PERSONNE 

  1. Denyse Mostert dit :

    Il le savait bien Eugène qu’il avait besoin de repos mais pouvait-il se douter que les circonstances dégénèreraient à ce point en France et qu’il serait impuissant à faire quoi que ce soit, ni pour les Oblats pris dans la tourmente, ni pour son oncle Fortuné obligé, malgré ses 83 ans, de faire face aux événements. « Je serai votre bras droit » avait-il promis à celui qui hésitait à accepter l’épiscopat. Et voilà qu’il était incapable de tenir parole ! Ce sont là tourments bien réels pour situations bien concrètes.

    Le 13 août, il écrit de nouveau à Henri Tempier : « Je suis fatigué de vous répéter que, dans les circonstances graves où vous vous trouvez, ce ne serait pas trop de m’écrire trois fois par semaine. » Pas doux doux ce langage ! Comme si Eugène ne réalisait pas le travail supplémentaire du second Vicaire général…

    On sait le P. Tempier apte à comprendre qu’il s’agit là du trop-plein de celui qui désire tant mettre les mains à la pâte. La suite de la lettre devrait aussi le rassurer. « Je vous dirai pourtant que je ne me décourage pas, et que je suis affligé sans être abattu. Il me semble que Notre Seigneur nous aidera par sa grâce à supporter toutes nos peines. »

    Juste à nous rappeler nos propres impatiences alors que rien ne va comme nous le voudrions. On sait bien que les reproches ne changeront rien si ce n’est de soulager quelque peu celui qui les formule. Ainsi va la vie.

    Pour Eugène comme pour chacun de nous, il importe de garder une ferme espérance que la grâce du Seigneur nous accompagnera dans les moments difficiles. Chacun devra y mettre du sien. Ce sera le moment de nous rappeler les mots de saint Paul aux Romains. (8 :31) « Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? »

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