TROP DE CONCESSIONS NOUS FONT OUBLIER LA RÈGLE

Sur le chemin de la Suisse, Eugène s’arrêta à Notre-Dame du Laus où il fit une visite canonique.

Hippolyte Guibert avait demandé un rendez-vous à son Supérieur un an auparavant, alors qu’il avait 26 ans. Il avait quelques difficultés avec des personnes de sa communauté qui ne respectaient pas ce que prescrivaient les Règles de Vie oblates et il avait dû faire quelques concessions.

Eugène partagea son mécontentement à propos de cette situation avec son confident Henri Tempier :

… Il ne faut jamais de ces sortes de condescendance, on tolère pour un temps et l’on oublie ensuite d’urger le précepte et c’est ainsi que les abus s’introduisent…

Lettre à Henri Tempier, le 11 Juillet 1830, EO VII n 347

…Incontestablement, le P. Guibert a mieux que personne de sa maison l’esprit de notre vocation; il a pu pécher par la forme, mais pour le fond il a raison.

Eugène, en route vers la Suisse, passa quelques jours à Notre-Dame du Laus et il régla la situation, car se conformer à la Règle était indispensable pour la vie et le maintien du Ministère auprès des missionnaires.

N’ayant que trois jours à passer dans cette communauté, j’ai dû agir avec un mélange de douceur et de fermeté…

Lettre à Henri Tempier, le 26 Juillet 1830, EO VII n 349

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Une réponse à TROP DE CONCESSIONS NOUS FONT OUBLIER LA RÈGLE

  1. Denyse Mostert dit :

    Il va sans dire que des modus vivendi sont nécessaires dans tous les milieux, à plus forte raison quand il s’agit de Règlements religieux auxquels des personnes adhèrent par choix. Également logique qu’un supérieur ait le devoir de les faire respecter.
    «N’ayant que trois jours à passer dans cette communauté, j’ai dû agir avec un mélange de douceur et de fermeté… » écrit Eugène au fidèle Henri Tempier à qui il rend compte de son passage à Notre-Dame-du-Laus.

    Ne pas taxer d’emblée de sévérité excessive la manière d’agir d’Eugène. D’abord remarquer que sa pensée sur le vœu d’obéissance s’inspire de la doctrine communément répandue à son époque. « Elle s’appuie sur l’enseignement de saints tels que Thomas d’Aquin, Bonaventure, Thérèse d’Avila, ou du vénérable Caraffa, et surtout sur la doctrine de l’obéissance aveugle de saint Ignace de Loyola. Cette pensée est demeurée constante et presque inflexible jusqu’à la fin de sa vie. » (*) Encore un signe de la persévérance du fondateur.

    On sait aussi que la santé d’Eugène laisse à désirer. Que le voyage vers la Suisse n’est autre que de la docilité aux prescriptions médicales alertées par Henri Tempier et que la fragilité du malade peut amplifier certains problèmes rencontrés. Loin de moi l’idée de prendre pour exagérées les réactions du fondateur. Simplement poser cet aspect de la question parmi mes éléments de réflexion. Une certaine indiscipline a bien eu maille à partir à Notre-Dame-du-Laus. « Les visites canoniques annuelles du Fondateur ou du père Tempier soulignent (…) bien des manquements à la Règle, surtout au cours de la décennie 1830-1840. » (**)

    C’est donc à un problème bien réel que le fondateur va tenter de remédier. Au P. Tempier, il parle de « de ces sortes de condescendance, [où] on tolère pour un temps et l’on oublie ensuite d’urger le précepte… » en même temps qu’il se montre compréhensif envers le P. Guibert impliqué dans cette histoire. Non, Eugène ne déblatère pas. Simplement son devoir lui dicte de ramener une obéissance qui semble avoir fait défaut, ce qu’il va faire de première main !

    Attitude à prendre devant des décisions qui peuvent nous paraître exagérées. « Voir, juger, agir… » titrait un grand sondage d’il y a plusieurs années. Une méthode toujours d’actualité et de bon sens. La manière de regarder les situations en profondeur et d’y remédier selon ce que nos responsabilités exigent de nous.

    (*) (**) http://www.omiworld.org/fr/dictionary/dictionnaire-des-valeurs-oblates_vol-1_o/1117/ob-issance/

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