LA DEMANDE DES OUVRIERS POUR RÉPANDRE LA FOI DANS CES TERRITOIRES CONQUIS

L’évêque de Marseille, en l’occurrence, se montra infiniment plus pressé que son neveu. Dès le 11 juillet, sans prendre le temps de consulter celui-ci, il propose en effet au Grand Aumônier d’envoyer en Algérie les Oblats de Marie Immaculée. Ceux-ci, écrivait-il,

« me demandent avec beaucoup d’instances de solliciter auprès de Votre Éminence la grâce d’être compris parmi les ouvriers qui iront prêcher la foi dans ces pays conquis » aucune communauté, ajoutait-il, ne serait plus à même « de travailler à cette grande œuvre ; nos relations continuelles avec Alger, la facilité où l’on est à Marseille d’apprendre la langue arabe et de la parler même avec les naturels du pays, à cause du grand nombre de Levantins qui habitent notre ville, tout concourt à faire désirer qu’ils soient chargés de cette sainte entreprise ».

Le lendemain, en termes presque équivalents, Mgr Fortuné adressait au prince de Polignac [ed. Il était le premier ministre et le ministre des Affaires extérieures de la France]. une requête identique. Le 15, il ordonnait, pour le dimanche suivant 18, la célébration à la cathédrale d’un Te Deum solennel d’actions de grâces.

Leflon 2 p. 351

La révolution à Paris, qui venait de débuter quelques semaines auparavant, a mis fin à ce plan missionnaire. Il faudra dix-neuf ans avant que les oblats n’aillent en mission en Algérie, en 1849.

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1 réponse à LA DEMANDE DES OUVRIERS POUR RÉPANDRE LA FOI DANS CES TERRITOIRES CONQUIS

  1. Denyse Mostert dit :

    Guerre d’Algérie. L’évêque de Marseille partage l’empressement des Oblats. On peut même dire qu’il le devance en offrant dès le 11 juillet 1830, au Grand Aumônier d’envoyer en Algérie les Oblats de Marie Immaculée. De son propre chef, sans consultation avec la Congrégation. Le prince Polignac alors premier ministre et ministre des Affaires extérieures en France, reçoit la même requête. Et « le 15, [Fortuné de Mazenod] ordonnait, pour le dimanche suivant, la célébration à la cathédrale d’un Te Deum solennel d’actions de grâces. » Quelles auront les réaction d’Eugène dont on connaît la prudence ?

    Comment ne pas demeurer surpris devant la rapidité de l’évêque vieillissant en ce qui touche la guerre d’Algérie, alors qu’il a jadis tant hésité avant d’accepter sa nomination ? «Ce fut à Palerme qu’il apprit, en 1817, que le roi Louis XVIII l’avait désigné pour le siège épiscopal de Marseille. Il fallut plusieurs lettres très pressantes de son neveu pour le décider à rentrer en France et à accepter l’épiscopat. Il avoua alors que, après tant d’années sans activités pastorales, il appréhendait plus les responsabilités qu’il n’aspirait aux honneurs qu’il avait ardemment désirés dans sa jeunesse. Eugène dut lui promettre qu’il resterait toujours à ses côtés comme collaborateur actif. (*)

    Le temps et la foi ont fait leur œuvre. Il me fait plaisir de voir un « aîné » faire preuve d’une telle diligence dans ce qu’il considère comme son devoir. Nous voici loin des préjugés sur la lenteur des personnes vieillissantes. J’aime me souvenir de mon arrière-grand-mère avec qui j’ai vécu l’exode de 1940, d’une grand-maman à la santé délicate et aux blessures de guerre inguérissables qui n’a pas hésité à me prendre chez elle dès ma naissance… Je leur suis reconnaissante de mon enfance heureuse dans ce milieu où la paresse n’avait pas cours et où la droiture était de mise.

    (*)http://www.omiworld.org/fr/dictionary/dictionnaire-historique_vol-1_m/322/mazenod-mgr-fortun-de/

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