LE DÉSIR D’ÊTRE LE PREMIER À AVOIR LA JOIE D’AMENER LA LUMIÈRE DE L’ÉVANGILE À CES PAUVRES GENS

Les Oblats d’ailleurs réclament avec empressement « l’insigne faveur de traverser la mer et de pouvoir accompagner ceux de nos Pères, qui les premiers auront le bonheur de porter la lumière de l’Évangile chez ces malheureux peuples ». Tempier lui-même offre de partir avec cette avant-garde (Leflon 2, p. 350). Le frère scolastique Richard a écrit à Eugène :

« …en apprenant la prise d’Alger vous ne pûtes retenir vos larmes; pour moi, je vous assure que depuis cette heureuse nouvelle je n’ai plus de repos… Dès le commencement de cette guerre, vous manifestâtes bien clairement que si jamais c’était possible, vous établiriez une mission dans ces contrées infidèles; un succès surprenant vient de couronner les efforts de nos troupes et ne doutant point de voir bientôt vos desseins se réaliser, je n’ai pu me résoudre à attendre votre retour pour solliciter l’insigne faveur de traverser la mer…” (Lettre de Pascal Ricard à Eugène, juillet 1830, in Rey I, p. 486). Eugene répond à travers P. Tempier:

Je vous prie de dire au frère Ricard que sa lettre m’a fait le, plus grand plaisir qu’il se tienne tranquille en attendant les moments de Dieu. Le Seigneur nous manifestera sa volonté quand il lui plaira, nous tâcherons de seconder ses desseins, mais je suis effrayé de notre petit nombre quand je pense à une colonie.

Lettre à Henri Tempier, 15 juillet 1830, EO VII n 348

 

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1 réponse à LE DÉSIR D’ÊTRE LE PREMIER À AVOIR LA JOIE D’AMENER LA LUMIÈRE DE L’ÉVANGILE À CES PAUVRES GENS

  1. Denyse Mostert dit :

    1830, la prise de l’Algérie est chose faite. La ferveur d’Eugène de Mazenod se communique à la Congrégation. Nombreux sont les Oblats qui demandent à suivre les pères « qui les premiers auront le bonheur de porter la lumière de l’Évangile chez ces malheureux peuples ».
    Ils ne seront ni les premiers ni les derniers à désirer une première place. Dans l’évangile on voit les Douze s’interroger à ce sujet; la mère de deux d’entre eux vient même intervenir auprès de Jésus. On connaît sa réponse : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père… Je vais vous préparer une place. » (Jean 14.2) Autrement dit, ceci est affaire divine.
    Force est de reconnaître le désir des honneurs culminants dans l’Histoire de l’Humanité. La Bible foisonne de ces cas pathétiques où l’envie conduit à des actions regrettables. En Belgique à la mitan du 20ième siècle, le programme scolaire laissait une place de choix aux Croisades du Moyen Âge, ces expéditions militaires organisées par l’Église pour la délivrance de la Terre sainte. La foi des guerriers nous était donnée en exemple, leur but unique, défendre le tombeau du Christ, nous disait-on. Il n’en fallait pas plus pour enflammer notre désir d’être comme eux. D’où « le Croisé », cet hebdomadaire que nous attendions avec impatience. Avec lui, nous apprenions à vivre le zèle des Croisés dans notre vie quotidienne. Dans mon village ardennais, un vestige de tour du Moyen- Àge alimentait merveilleusement notre imagination; nous devenions tour à tour ces braves qui devaient tout quitter et les épouses agitant des mouchoirs du haut de leur donjon !
    Retournons en 1830 et à lettre de Pascal Richard sollicitant avec énergie la faveur de faire partie de ceux qui s’en iront évangéliser les Algériens. « Qu’il se tienne tranquille en attendant le moment de Dieu… » répond un Eugène circonspect devant le petit nombre d’Oblats que compte à ce jour la Congrégation.
    La volonté de Dieu et les yeux ouverts sur la réalité. Une devise pour tous les temps où foi et bon sens dictent la conduite.

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