EUGÈNE ET L’HISTOIRE DE LA FRANCE: NAPOLÉON ET EUGÉNE, LE SÉMINARISTE

Yvon Beaudoin nous replace le contexte ici :

Le 1er mai 1804, Napoléon réussit à se faire nommer par le Sénat empereur héréditaire des Français. Il rétablissait ainsi pratiquement la monarchie que la Révolution avait détruite. Il était alors si populaire que par plébiscite le peuple approuva le vote du Sénat. Les fêtes du sacre et du couronnement en présence du pape Pie VII, le 2 décembre 1804, furent solennelles. L’empereur résida aux Tuileries et eut une cour comme les anciens rois.

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Quand Napoléon prit le pouvoir, il accommoda l’Église, mais la contrôlât à ses propres fins. Ce fut durant cette période qu’Eugène devint séminariste à Paris.

Les relations entre Rome et Paris sont bonnes pendant quelques années. Mais, vainqueur de plusieurs coalitions, Napoléon veut imposer le Concordat à tous les pays où il est devenu le maître, en particulier à l’Italie, à l’Autriche, à la Belgique et à la Hollande. Le Pape s’y oppose, refuse alors de donner l’institution canonique aux nouveaux évêques et suspend ainsi pratiquement le Concordat. Les troupes françaises s’emparent alors de Rome et les États pontificaux sont réunis à l’Empire par décret du 17 mai 1809. Pie VII, sans nommer Napoléon, excommunie tous ceux qui ont pris part à cette action. Le Pape est alors amené à Savone, Rivière de Gênes, où il restera quatre ans, et les cardinaux italiens sont dispersés jusqu’à Paris…

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Eugène apprit à travailler clandestinement pour la cause du Pape emprisonné, lui qui avait excommunié Napoléon qu’Eugène décrivait comme «l’abominable tyran, l’ennemi du Bien.»

L’abbé de Mazenod apprécia hautement les qualités intellectuelles, morales et humaines de M. Émery pendant son séjour au séminaire Saint-Sulpice. Dès le début, c’est-à-dire dès le mois d’octobre 1808, il lui était déjà fort attaché. Ce dernier avait aussi pour l’abbé de Mazenod une grande estime et le rendait confident de ses projets en faveur du pape, interné par Napoléon à Savone, Italie. L’empereur, en effet, a non seulement annexé les États pontificaux, mais a même fait enlever le pape de Rome pour le conduire à Savone, en juillet 1808. Pie VII répondit à ces vexations par une Bulle d’excommunication. Mais Napoléon interdit de la publier en France. M. Émery réussit à s’en procurer une copie, la fit transcrire par l’abbé de Mazenod pour ensuite la diffuser en France. Dès ce moment-là jusqu’en juin 1810, date où M. Émery fut forcé par Napoléon de quitter le séminaire, Eugène fit partie du bureau dit orium où, en grand secret, on transcrivait des documents émanant du pape ou de certains cardinaux; on les diffusait ensuite en France par des personnes de confiance. Pris en flagrant délit, ces scribes bénévoles étaient passibles de peines très sévères.

http://www.omiworld.org/fr/dictionary/dictionnaire-historique_vol-1_e/194/emery-jacques-andr-sulpicien/

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2 réponses à EUGÈNE ET L’HISTOIRE DE LA FRANCE: NAPOLÉON ET EUGÉNE, LE SÉMINARISTE

  1. Denyse Mostert dit :

    1804 : sacre et couronnement de Napoléon qui établit résidence et cour aux Tuileries. Il veut imposer le Concordat à tous les pays conquis. « Le Pape s’y oppose, refuse alors de donner l’institution canonique aux nouveaux évêques. » Rien ne va plus entre l’Église et l’État. (*) Ce dernier annexe les états pontificaux et fait interner le pape à Savone.

    Eugène, poursuit alors sa formation au Séminaire St-Sulpice à Paris. Une confiance mutuelle règne entre lui et le directeur M. Emery qui ne va pas tarder à le mettre au courant de ses tentatives pour contrer «l’abominable tyran, l’ennemi du Bien».
    En 1810, Eugène entre dans l’Association apostolique pour la formation d’un corps d’ecclésiastiques d’élite. L’Association devient un foyer de résistance à Napoléon, qui en plus de séquestrer, le pape, a dépouillé de leur pourpre des cardinaux ayant refusé d’assister à son mariage avec Marie-Louise.

    « Eugène fit partie du bureau dit orium où, en grand secret, on transcrivait des documents émanant du pape ou de certains cardinaux; on les diffusait ensuite en France par des personnes de confiance. Pris en flagrant délit, ces scribes bénévoles étaient passibles de peines très sévères. » Ce sera pour le séminariste l’occasion de donner la mesure de son attachement à l’Église.

    L’ancien exilé est arrivé par un long chemin pendant lequel il a appris à composer avec les circonstances. Le voici maintenant engagé à fond dans le service du Christ dont il ne dérogera jamais. Une attitude à appliquer aux engagements que nous sommes appelés à prendre…

    http://www.omiworld.org/fr/dictionary/dictionnaire-historique_vol-1_n/355/napol-on-ier/

  2. Ann Fragasso dit :

    Très intéressant… Je me disais que saint Eugène de Mazenod n’était sûrement pas si étranger à la politique. Je suis nouvelle dans l’étude de notre fondateur, car je suis Associée aux missionnaires Oblats de Marie Immaculée depuis 2003. Mille mercis à votre « Saint Eugène vous parle » et à cette mine de renseignements qu’est madame Denyse Mostert.

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