DEUX SAINTS MISSIONNAIRES QUI SE RESSEMBLENT

Eugène avait une dévotion pour de nombreux saints et il croyait fermement en leur exemple et en leur intercession. La plus grande collection de leurs reliques se trouve dans le Musée de la Postulation à la maison générale, Rome.

Un de ses principaux modèles était Alphonse de Liguori, fondateur des Rédemptoristes. Ils avaient tant de choses en commun (http://www.eugenedemazenod.net/fra/?p=671) et son esprit a profondément modelé le sien.

Quand le père d’Eugène rentra d’exil à Marseille, il passa plus d’une année à traduire en français une biographie italienne d’Alphonse à la demande de son fils. Cette biographie ne fut jamais publiée. Quand Eugène alla à Rome pour faire approuver la congrégation Oblate, il recueillit des documents et des renseignements biographiques sur Alphonse qu’il ramena en France. Il  confia au Frère Jeancard la tâche d’écrire la biographie. Le livre fut complété en 1828 et cette biographie de 609 pages devint la première à être publiée en français.

En 1829, Eugène envoya une copie de son œuvre au Pape par l’intermédiaire d’un ambassadeur.

Le Pape étant alors cardinal grand pénitencier, s’intéressa beaucoup auprès de Léon XII de s[ain]te mémoire pour obtenir que mon oncle l’Évêque de Marseille pût faire l’office et célébrer la fête du Bx Alphonse de Liguori dans son diocèse; il témoigna dans ses lettres à ce sujet une grande dévotion envers le bienheureux. Un de mes prêtres  ayant composé une vie du Bx Alphonse, qui n’est pas sans mérite, soit sous le rapport des faits, soit sous le rapport du style, j’ai pensé qu’il serait agréable à Notre Saint-Père le Pape d’en posséder un exemplaire, et je lui en fais hommage.

Une touche personnelle pleine de délicatesse :

J’ai recommandé de relier l’ouvrage aussi proprement que possible. Un de nos jeunes missionnaires a eu l’idée de faire broder cette couverture qui, dans le fait, est quelque chose de beau. J’aimerais à ce que le Pape s’en servit pour couvrir son bréviaire de cérémonie; vous pouvez lui en suggérer l’idée; car ce serait dommage qu’un si beau travail fût rongé par la poussière dans une bibliothèque.
Je vous prie donc, mon cher ami, de vouloir bien présenter au Pape, en mon nom, ce petit tribut de mon dévouement pour sa personne sacrée et pour le Saint-Siège apostolique. Ne manquez pas d’assurer au Saint-Père qu’il n’a pas dans la France de fils plus dévoué; je vous prie de le lui dire

Lettre au Marquis de Croza, le 22 Juillet 1829, EO XIII n. 72

 

‘Les Saints ne sont pas des surhommes. Ce sont des personnes qui aiment Dieu dans leur cœur et qui partagent leur joie avec les autres.’ Le Pape François.

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1 réponse à DEUX SAINTS MISSIONNAIRES QUI SE RESSEMBLENT

  1. Denyse Mostert dit :

    Eugène de Mazenod a confiance en ceux que l’Église propose comme modèle. Une vénération bien concrète : des penchants à combattre mais surtout des vertus qui les en ont fait triompher. Et, comme on dit ‘’qui se ressemble s’assemble’’, il est normal que le fondateur se soit senti bien proche d’Alphonse de Liguori.

    Les parcours présentent certes des différences, cependant il faut leur reconnaître une vocation similaire. Prêtres et tous deux fondateurs d’une Congrégation religieuse, les Missionnaires de Provence pour l’un et la Congrégation du Très Saint Rédempteur pour l’autre. Missionnaires l’une et l’autre : Eugène et ses religieux auprès des pauvres d’Aix et ensuite des régions isolées de Provence, Alphonse «d’abord comme membre de la ‘’Propaganda’’ napolitaine puis à la tête de ses propres Pères, [traverse] les provinces de Naples pendant la plus grande partie de chaque année en donnant des missions même dans les plus petits villages et en sauvant beaucoup d’âmes. Une caractéristique spéciale de sa méthode était le retour des missionnaires, après un intervalle de quelques mois, à l’endroit de leurs travaux pour consolider leur ouvrage par ce qui fut appelé le renouvellement d’une mission. » (*) Ne sont-ce pas là pour notre fondateur des raisons suffisantes pour en revenir souvent à la vie de ce bienheureux qui l’a précédé et tendre à intégrer ses vertus dans sa propre existence ?

    L’admiration d’Eugène pour son saint protecteur ira plus loin encore. Il éprouvera le désir de le faire connaître davantage. ‘’Qui veut la fin, veut les moyens ». Lors de son voyage à Rome, « pour faire approuver la congrégation Oblate, nous dit Frank Santucci, il recueillit des documents et des renseignements biographiques sur Alphonse qu’il ramena en France. »

    Sa dévotion est contagieuse : il offrira au Pape «une vie du Bx Alphonse, qui n’est pas sans mérite… » rédigée par un de ses prêtres. A Rome, le [futur] pape étant alors cardinal grand pénitencier, s’intéresse beaucoup auprès de Léon XII de s[ain]te mémoire pour obtenir que l’Évêque de Marseille pût faire l’office et célébrer la fête du Bx Alphonse de Liguori dans son diocèse… » On le voit, Eugène n’hésite pas à mettre les autres à contribution. Ainsi en est-il de son père reconnu comme « humaniste et juriste accompli ». (**)

    Et tant de choses encore qu’on pourrait dire de cette dévotion sincère envers Alphonse de Ligori ! On peut conclure que ce dernier devait être bien présent aux méditations de celui qui avançait dans la même direction que lui. Une dévotion qui pousse à l’action, qui encourage et dit que rien n’est impossible à celui qui croit.

    (*) https://fr.wikipedia.org/wiki/Alphonse_de_Liguori#Missionnaire
    (**) (Leflon I,Eugène de Mazenod, Paris, 1957, p. 43).

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