LÀ OÙ RÈGNE SON CŒUR AIMANT, RENCONTRONS-NOUS LÀ

Eugène était un homme de cœur, qui était intuitif, qui s’exprimait et agissait sur la base de ses intuitions. Dès qu’il eût rencontré Joseph Guibert, il pensa qu’il « lui semblait qu’il avait trouvé de nouveau un autre lui-même » – il reconnut dans ce jeune homme quelqu’un qui avait le même esprit. Maintenant que Guibert avait joint les Missionnaires, Eugène se considéra comme son père dans la vie religieuse et il lui exprimait ainsi son affection paternelle:

Soyons donc toujours unis dans le même esprit, et priez pour moi qui vous ai aimé le premier.
De mon côté, je m’occupe bien souvent de vous devant le Seigneur. C’est devant son aimable cœur que je vous donne rendez-vous

Lettre à Joseph Guibert, 19 mars 1823, EO VI n. 97

 Eugène conclut en se référant au secret de la prière de communion que nous, Oblats, connaissons sous le nom d’ « oraison ». Dans un monde où n’existait aucun moyen de communication immédiate, c’est à travers la prière qu’Eugène communiquait avec les membres de sa famille religieuse lorsqu’il était physiquement éloigné d’eux.

«Aussi souvent que nous expérimentons l’amour de Dieu en tant que groupe de prière réuni ensemble, nous sommes unis dans notre visée commune.»

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1 réponse à LÀ OÙ RÈGNE SON CŒUR AIMANT, RENCONTRONS-NOUS LÀ

  1. Denyse Mostert dit :

    Eugène de Mazenod ne se trompe pas quand il écrit au sujet de Joseph Guibert. « Sa conduite sera mémorable dans notre Société et il peut être assuré qu’elle lui a gagné on peut dire d’avance l’affection qu’on n’obtient d’ordinaire qu’après bien du temps et de longues épreuves. »

    Les épreuves, le futur Père Guibert en a connu beaucoup pendant le noviciat dont il est d’ailleurs sorti quelque temps. . Son retour parmi les Missionnaires de Provence est d’autant plus doux au cœur du Fondateur qu’il a reconnu en lui un autre alter ego, un peu à la manière d’Henri Tempier.

    Quand Eugène aime, c’est avec conviction. C’est un père qui ne craint pas d’exprimer ses sentiments. Ainsi, il écrit à son fils spirituel : «…Priez pour moi qui vous ai aimé le premier ».

    Il faut bien reconnaître que l’amitié, fut-elle spirituelle, se nourrit de la présence. Comment un Supérieur aux tâches écrasantes et un jeune homme qui chemine dans un noviciat exigeant pourraient-ils arriver à vivre une relation épanouissante ? Comment la présence du Fondateur a-t-elle été si tangible à ses missionnaires répartis un peu partout dans le monde ? Et nous-mêmes ? Comment pouvons-nous demeurer proches de tant de personnes de la famille mazenodienne dont nos occupations nous tiennent éloignés ? Humainement, les chances sont bien minces.

    Mais il y a la foi, il y a Dieu qui nous soutient, il y a Jésus Christ en qui nous pouvons retrouver ceux que nous aimons. « De mon côté, je m’occupe bien souvent de vous devant le Seigneur. C’est devant son aimable cœur que je vous donne rendez-vous», écrivait Eugène à Joseph Guibert. Plus tard, à ses fils au loin il dira : « Je vous donne rendez-vous devant le Saint Sacrement »

    Ainsi, la prière peut être aussi le moment de penser à ceux que nous aimons, de les recommander au Seigneur et de découvrir combien, « en Lui, avec Lui et en Lui », nos amitiés peuvent grandir et porter du fruit.

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