UNE OPTION PRÉFÉRENTIELLE POUR LES PAUVRES

Les premiers mois de l’année 1820 furent occupés par deux importantes missions dans les villes de Marseille et d’Aix-en-Provence. De concert avec le groupe des Missionnaires de France, ils allaient travailler au renouveau de toute la ville. La mission de Marseille s’étendit du 2 janvier au 27 février et celle d’Aix, du 12 mars au 24 avril. C’étaient des missions extrêmement exigeantes et malheureusement, Eugène n’eut pas le temps d’écrire des lettres. En conséquence, je vais avoir à m’en remettre à certains des comptes-rendus de témoins oculaires pour donner quelque idée des activités.

En raison de l’étendue des deux villes, les préparatifs avaient commencé 15 mois avant que la mission était supposée démarrer. Le supérieur des Missionnaires de France écrivit à Eugène pour l’inviter à y participer. La réponse démontre bien l’option fondamentale qui faisait partie de l’esprit de la vocation d’Eugène et de ses Missionnaires : le motif de leur existence était de rejoindre la partie la plus pauvre de la population :

Nous sommes si heureux de pouvoir seconder vos travaux dans nos contrées, que nous n’hésiterons pas à tout quitter pour vous suivre à Marseille. Il faudra pour cela que nous manquions de parole au Curé dans la paroisse duquel nous devions aller à l’é¬poque que vous avez fixée pour votre mission…
Vous pouvez donc compter sur nous, mais il ne faut pas dissimuler que nous vous serons d’un bien faible secours; heureusement que votre zèle et vos talents suppléeront à notre insuffisance. Si vous le permettez nous nous chargerons, comme à Arles, de la partie de la ville habitée par le peuple; nous ne sortirons pas ainsi des Règles de notre Institut, qui nous consacrent principalement à l’instruction de cette partie du troupeau de Jésus-Christ.

Lettre à M.Rauzan, Supérieur Général des Missionnaires de France, 30 octobre 1818, E.O. XIII, n. 19

 

« En nous enseignant la charité, l’Évangile nous enseigne le respect préférentiel dû aux pauvres et la situation spéciale qu’ils ont dans la société. »     Le Pape Paul VI

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1 réponse à UNE OPTION PRÉFÉRENTIELLE POUR LES PAUVRES

  1. Denyse Mostert dit :

    Des missions importantes auront lieu à Marseille et Aix-en-Provence. Elles sont prévues pour 1820. Quinze mois auparavant, les préparatifs vont bon train.

    M. Rauzan, Supérieur Général des Missionnaires de France souhaite le concours des Missionnaires de Provence. Eugène de Mazenod accepte en ces termes : « Nous sommes si heureux de pouvoir seconder vos travaux dans nos contrées, que nous n’hésiterons pas à tout quitter pour vous suivre à Marseille. Il faudra pour cela que nous manquions de parole au Curé dans la paroisse duquel nous devions aller à l’époque que vous avez fixée pour votre mission… »

    Petite pensée inopportune… Le Fondateur va-t-il, au moins pour un temps, laisser en veilleuse l’option préférentielle pour les pauvres de ses missionnaires ?

    Inquiétude vite balayée en lisant les conditions très précises qui suivent, rédigées d’ailleurs avec une belle délicatesse. « Si vous le permettez nous nous chargerons, comme à Arles, de la partie de la ville habitée par le peuple. » Et d’évoquer ensuite les Règles de l’Institut principalement voué au soin des plus démunis…

    Il est certain que M.Rauzan ne peut que louer le souci des Missionnaires de Provence de demeurer fidèles à leur Règle ! Ni Marseille, ni Aix-en-Provence ne manquent d’ailleurs de « pauvres aux multiples visages ». La moisson est chez eux aussi abondante.

    ‘’Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement’’ dit un proverbe. Et quand le tout se passe avec civilité, des résultats satisfaisants sont souvent garantis.

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