DÉCOURAGER LE VICE

Avant que la Congrégation de la Jeunesse ne vienne en aide financièrement à l’un de ses membres, elle en investiguait les circonstances. S’il apparaissait que son infortune avait été causée par sa propre inconduite, aucune aide ne lui était fournie puisqu’il semblerait alors que l’on encourageait le vice.

ART. 13. Avant de rien statuer, le Conseil prendra des mesures pour constater l’état d’indigence du congréganiste.
ART. 14. Si c’est par une suite de sa mauvaise conduite, qu’il est tombé dans la misère, il ne pourra rien lui être accordé, la Congrégation ne devant, dans aucun cas, encourager le vice. 

D’autre part, si le jeune avait été honnête en déclarant qu’il était en mauvaise posture financière en raison de son inconduite, et qu’il montrait qu’il avait commencé à changer ses façons de faire :

ART. 21. Si le congréganiste qui, par sa mauvaise conduite, s’est attiré ce malheur s’est avant qu’on ait découvert la véritable cause de sa misère, il sera recommandé à la charité des congréganistes qui feront individuellement ce que leur charité leur inspirera de faire, mais le corps de la Congrégation ne pourra rien statuer en sa faveur.

Statuts, Chapitre XIV – Devoirs de la Congrégation envers les congréganistes
§ 1 — Envers les confrères pauvres

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1 réponse à DÉCOURAGER LE VICE

  1. Denyse Mostert dit :

    En 1805, Eugène de Mazenod écrit à son père : « La religion était à moitié perdue dans ce royaume ; et si la paix accordée à l’Église n’eut mis à même les ministres de préserver la jeunesse (…) tout ce qui a 18-20 ans ignorerait qu’il existe un Dieu. ».

    « La Congrégation [étant donc] une œuvre de préservation et de formation religieuse», (*) il est clair que tout comportement pouvant friser le manque d’honnêteté en est exclu. D’où la pertinence d’un Conseil pour évaluer les circonstances responsables de la pauvreté de l’un ou l’autre des jeunes associés.

    La décision se prend dans la cohérence « Si c’est par une suite de sa mauvaise conduite, qu’il est tombé dans la misère, il ne pourra rien lui être accordé, la Congrégation ne devant, dans aucun cas, encourager le vice ».

    Mais que de confiance de la part des Missionnaires envers le libre arbitre des compagnons de l’infortuné ! À ces derniers en effet est reconnu le droit de statuer sur l’authenticité de l’amende honorable éventuellement ébauchée par leur compagnon. Et de faire «individuellement ce que leur charité leur inspirera ». Une invitation à la vigilance, qui va leur apprendre en outre à éviter toute condamnation à priori et à prendre en compte tous les aspects du problème de l’un des leurs.

    Il me vient subitement une parole de Paul aux Corinthiens … « J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés… s’il me manque l’amour… », on connaît la suite… (1 Cor 13 :03)

    Et je me dis qu’il est parfois plus facile de donner pour se faire une bonne conscience que de chercher vraiment comment cette relation peut devenir agent de croissance pour les deux parties.

    (*) Petite vie de Eugène de Mazenod – Roger Etchegaray, p. 58,59

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