LES MISSIONS PAROISSIALES : UNE PRÉDICATION QUI VISE ESSENTIELLEMENT À INSTRUIRE

D’après la Règle formulée par Eugène en 1818, les missionnaires devaient chercher « seulement à instruire les fidèles » et ne pas les éblouir par des discours éloquents. Ils devaient se contenter non seulement « de leur rompre le pain de la parole, mais le leur mâcher », de telle sorte que les auditeurs « s’en retournent plutôt édifiés, touchés, instruits, et capables de répéter dans le sein de leur famille ce qu’ils auront appris de notre bouche ».

Mais que l’on sache bien que ce serait aller contre l’esprit de notre Règle que de s’appliquer davantage, dans les instructions que l’on doit faire, à l’élégance du style qu’à la solidité de la doctrine. Assez de prédicateurs font admirer la sublimité de leur éloquence et étonnent par le brillant de leur diction étudiée. Nous devons prendre une toute autre route; nous devons ne viser absolument qu’à l’instruction des peuples, ne considérer dans notre auditoire que le besoin du plus grand nombre de ceux qui le composent, ne pas nous contenter de leur rompre le pain de la parole, mais le leur mâcher; faire en sorte, en un mot, que, sortant de nos discours, ils ne soient pas tentés d’admirer sottement ce qu’ils n’ont pas compris, mais qu’ils s’en retournent édifiés, touchés, instruits, capables de répéter dans le sein de leur famille ce qu’ils auront appris de notre bouche

Règle de 1818, Chapitre troisième, §1

 

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1 réponse à LES MISSIONS PAROISSIALES : UNE PRÉDICATION QUI VISE ESSENTIELLEMENT À INSTRUIRE

  1. Denyse Mostert dit :

    Bien sûr, les missions paroissiales ont comme but premier d’instruire. Eugène de Mazenod l’a bien saisi : les gens de Provence ont besoin de l’espoir que Dieu seul est à même de leur laisser entrevoir !

    Mais comment parler d’une réalité divine à première vue indicible ? Comment l’appréhender pour nous-mêmes ? Et comment rappeler à un peuple devenu fataliste que rien n’est perdu de son destin, parce qu’il y a Jésus Christ ?

    Depuis plus de 2000 ans, que d’encre a coulé pour tenter de circonscrire le mystère de Dieu dans des théories toutes plus précises les unes que les autres ! Pour admirables qu’ils soient, les écrits des Pères de l’Église et autres théologiens ne rejoignent pas toujours le cœur de ceux qui cherchent.

    Parce les victimes de la Révolution ont manqué de temps pour envisager un au-delà à leur présent rempli d’urgences, parce que la façon de survivre de la plupart d’entre eux s’est inscrite dans la seule satisfaction de l’heure, parce que, le moi- d’abord a pris toute la place… tout cela a laissé sur son passage des désillusions aux conséquences parfois tragiques.

    Et je réalise soudain que cette morosité proche du désespoir pourrait s’appliquer aussi à beaucoup de nos contemporains. Et que dire Dieu n’est pas plus facile en 2011 qu’au 19ième siècle… à moins de s’en référer une fois de plus à l’Évangile.

    Jésus enseigne. Les Écritures de ses Pères sont présentes dans son discours en même temps que l’annonce d’une incroyable Nouvelle. Et pour que nul n’en ignore, il transpose en paraboles, ces exemples de la vie courante, qui deviennent alors symboles de vérités éternelles. Par sa parole et ses gestes de tendresse, de compassion, de miséricorde Jésus parle au cœur de chacun en particulier. Et peut alors nous dire l’amour de Dieu, notre Père à tous.

    Voici comment les Missionnaires de Provence ont à enseigner Jésus Christ. Voici comment nous devons nous efforcer de le dire à notre tour. En réalisant que nous sommes nous aussi de ces pauvres qui ont été la préoccupation première de Jésus de Nazareth.

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