JE M’ÉTONNE QUAND JE RÉFLÉCHIS SUR CELA ET JE ME RENDS COMPTE QUE JE DOIS FAIRE CONFIANCE À LA BONTÉ DE DIEU

Eugène est content d’être au service du diocèse et d’assister son oncle. Il attendait de prendre sa retraite du diocèse de Marseilles pour se consacrer entièrement au service de la congrégation une fois son oncle de 87 ans est à la retraite ou décédé.

C’est sans doute, mon cher ami, pour vous déterminer à prier pour moi avec plus de zèle que notre P. Courtès vous a donné la nouvelle d’un événement qui me contriste si fort. Ma belle Icosie ne me pesait pas une once. Avec le caractère épiscopal je pouvais rendre de véritables services, porter même une portion du fardeau de mes bons voisins, mais j’étais exempt de toute responsabilité, mais j’étais libre et je pouvais compter sur le repos pour lequel je me sens tant d’attrait, à une époque, que j’espérais éloignée encore, mais qui enfin serait arrivée si je ne mourais le premier.

Se confiant à son médecin et ami, Eugène réfléchit sur la nature de responsabilité qui lui est confiée à vie :

Maintenant me voilà destiné à mourir sous le joug et cette terrible responsabilité que j’ai toujours tant redouté, la voilà qui va m’écraser ; car je suis loin d’envisager un évêché comme une préfecture. La qualité, je dis mieux la charge de pasteur est effrayante aux yeux de la foi. Et le premier pasteur, en vertu de son institution, l’est de droit divin de tout son diocèse ! Comment se flatter que rien ne souffre par sa faute dans une si vaste étendue, comment se promettre de faire toujours tout ce que l’on pourrait faire pour s’acquitter d’un si immense devoir ? Pour moi, je m’y perds quand j’y réfléchis et j’ai besoin de faire appel à mon inépuisable confiance dans la bonté de Dieu, dans le secours des prières des justes qui s’intéressent à moi, dans la protection des saints qui se sont trouvés dans les mêmes embarras que moi pour retrouver un peu de repos.

C’était une responsabilité qu’Eugène remplirait avec un dévouement total et beaucoup de succès pour les 25 années suivantes.

Je vous remercie, cher ami, de tout ce que votre bon cœur vous inspire de me dire d’aimable à ce sujet ; je voudrais mériter vos éloges, mais, à part ma bonne volonté, il reste bien peu de choses.

Lettre au Docteur M. d’Astros, 16 avril 1837, EO XV n 183

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Une réponse à JE M’ÉTONNE QUAND JE RÉFLÉCHIS SUR CELA ET JE ME RENDS COMPTE QUE JE DOIS FAIRE CONFIANCE À LA BONTÉ DE DIEU

  1. Denyse Mostert dit :

    JE ME RENDS COMPTE QUE JE DOIS FAIRE CONFIANCE À LA BONTÉ DE DIEU… Lettre au Docteur M. d’Astros, 16 avril 1837

    Eugène n’est pas content de la nouvelle que lui apporte son Oncle Fortuné. «Il attendait de prendre sa retraite du diocèse de Marseille pour se consacrer entièrement au service de la congrégation une fois son oncle de 87 ans à la retraite ou décédé. » Et voilà que sa nomination d’Évêque de Marseille vient bouleverser tous ses plans.

    Au docteur d’Astros il se confie sans retenue. « C’est sans doute, mon cher ami, pour vous déterminer à prier pour moi, écrit-il. ». Faisant allusion à sa nomination d’évêque d’Icosie, il exprime un réel regret. « Ma belle Icosie ne me pesait pas une once. Avec le caractère épiscopal je pouvais rendre de véritables services mais j’étais libre et je pouvais compter sur le repos pour lequel je me sens tant d’attrait, à une époque, que j’espérais éloignée encore… » Comme la Perrette de la Fontaine il peut maintenant dire : « Adieu, veau, vache, cochon… etc »

    Il faut compter sur son caractère entier pour comprendre combien, comme Évêque de Marseille, il envisage sa charge future qualifiée par lui de « joug et terrible responsabilité ». Combien cette charge de pasteur est effrayante aux yeux de la foi! Et le premier pasteur, en vertu de son institution, l’est de droit divin de tout son diocèse ! Il recherche une perfection que seul le Seigneur l’aidera à acquérir durant sa longue vie.

    Eugène avoue humblement : « Pour moi, je m’y perds quand j’y réfléchis et j’ai besoin de faire appel à mon inépuisable confiance dans la bonté de Dieu, dans le secours des prières des justes qui s’intéressent à moi, dans la protection des saints qui se sont trouvés dans les mêmes embarras que moi pour retrouver un peu de repos! » Cette foi plus qu’humaine, il la cultivera tout au long de sa vie. Il importe de se rappeler l’éloge du Pape alors que notre Fondateur est promu digne d’une canonisation bien méritée pour la pratique de cette Persévérance avec qui les projets de Dieu trouvent leur achèvement.

    Le P. Frank Santucci nous rappelle qu’Eugène de Mazenod l’a pratiquée avec un dévouement total et beaucoup de succès. À nous maintenant d’en assurer le relai…

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