LA VISION FONDATRICE: NOTRE PREMIÈRE RÈGLE

Les premiers Missionnaires de Provence ont rédigé une demande d’autorisation aux autorités diocésaines d’Aix. Nous pouvons considérer ce documents comme l’expression de la vision fondatrice  de ce que nous désignons comme la grande Famille Mazenodienne, faite de tous ceux qui sont inspirés par l’esprit et le charisme d’Eugène. Voici donc la vision sur laquelle ils se sont mis d’accord :

Les prêtres soussignés
vivement touchés de la situation déplorable des petites villes et villages de Provence qui ont presque entièrement perdu la foi;
Ayant reconnu par expérience que l’endurcissement ou l’indifférence de ces peuples rendent insuffisants et même inutiles les secours ordinaires que Votre sollicitude pour leur salut leur fournit;
S’étant convaincus que les missions seraient le seul moyen par lequel on pourrait parvenir à faire sortir de leur abrutissement ces peuples égarés;
Désirant en même temps répondre à la vocation qui les appelle à se consacrer à ce pénible ministère;
Et voulant le faire d’une manière aussi utile pour eux qu’avantageuse pour les peuples qu’ils se proposent d’évangéliser;
Ils ont l’honneur de Vous demander l’autorisation de se réunir à Aix dans l’ancienne maison des Carmélites dont l’un d’eux a fait l’acquisition pour y vivre en communauté sous une Règle dont ils vont vous exposer les points principaux :

Demande d’autorisation adressée à Messieurs les Vicaires Généraux Capitulaires d’Aix,
le 25 janvier 1816, E.O. XIII n.2

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1 réponse à LA VISION FONDATRICE: NOTRE PREMIÈRE RÈGLE

  1. Denyse Mostert dit :

    « Endurcissement, indifférence, abrutissement »… Que voici des termes catégoriques pour désigner les habitants « des petites villes et villages de Provence qui ont presque entièrement perdu la foi » !

    Cette époque n’est pas sans me rappeler les années de la 2ième guerre mondiale. J’étais très jeune à l’époque, mais assez grande pour ressentir combien l’atmosphère était devenue étouffante. Que de récits j’ai entendus par la suite ! Ils disaient combien le seul fait d assurer la vie de tous les jours était devenu une lutte incessante, comment la crainte d’un bombardement était toujours présente, qu’il fallait savoir se taire pour éviter les dénonciations pénibles entre citoyens et bien d’autres situations malheureuses… Ne fallait-il pas se créer une solide carapace, s’endurcir en quelque sorte pour survivre à tout cela ?

    Les Français ont eu à vivre sous la Révolution des jours, sinon identiques, pour le moins terriblement similaires. Eux aussi ont eu à peiner pour leur subsistance, subir des sévices de toutes sortes, eux aussi en sont arrivés à cet « endurcissement » décrit dans la « Demande d’autorisation adressée à Messieurs les Vicaires Généraux Capitulaires d’Aix ».

    N’est-il pas normal que toutes ces luttes aient fait place à une grande fatigue, tant physique que morale, bien capable à elle seule d’engendrer cette « indifférence » soulignée par Eugène. Oui, les Missionnaires de Provence savent exactement dans quel chantier ils vont s’engager.

    Sans s’abandonner à un pessimisme débilitant, force nous est de constater que les missionnaires de 2011 ont eux aussi à affronter une réalité difficile.

    Dans sa lettre pour le 17 février 2011, le P. Louis Lougen, Supérieur général mentionne le vœu de persévérance demandé aux Oblats de Marie Immaculée dès les débuts de la Congrégation : « Nous connaissons le contexte historique de ce vœu, dans la France postrévolutionnaire. Les religieux étant dispersés, ce vœu devait garder les Oblats fidèles, les uns aux autres et à la mission. »

    « Il faut mettre tout en œuvre pour… rendre les hommes raisonnables, puis chrétiens, enfin les aider à devenir des saints», écrit saint Eugène dans la Préface des Constitutions. De même, écrit le Père général, « Je crois que le vœu de persévérance nous engage à ce parcours : grandir comme personnes humaines, comme chrétiens et comme saints ».

    Persévérer ! Tout est là. Tant pour les Oblats de Marie Immaculée que pour leurs Associés et en fait pour toute personne désireuse de faire connaître Jésus Christ.

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