IL Y A DÉJÀ SI LONGTEMPS, VOUS REÇÛTES LA PREMIÈRE ABSOLUTION QUE J’AIE DONNÉE DANS MON MINISTÈRE

Écrivant à un prêtre de ses amis qui se trouvait à Rome, Eugène exprime son désarroi en découvrant qu’il serait absent pour sa consécration épiscopale. Il lui revint à l’esprit ce lien spécial qui le liait à lui et qu’Eugène n’avait jamais oublié.

Si vous connaissiez toute l’amitié que j’ai pour vous, vous vous feriez une idée du chagrin que j’éprouve de ne pas vous voir, et surtout dans la circonstance où je me trouve. On ne le sait pas encore à Rome, mais le Pape vient de me nommer évêque d’Icosie et visiteur apostolique de Tripoli et de Tunis. Je serai sacré, si quelque obstacle imprévu ne s’y oppose, le dimanche 14 de ce mois.
 Je pensais que ma première bénédiction tomberait sur vous, comme il y a déjà si longtemps, vous reçûtes la première absolution que j’aie donnée dans mon ministère sacerdotal. Mes vœux vous atteindront où vous êtes; mais, mon cher ami, ne m’oubliez pas dans vos prières, et, le jour de mon sacre, dites la sainte messe pour moi; vous comprenez sans peine le besoin que j’en ai.

Eugène exprime ensuite sa tristesse au fait que personne de ses amis proches ne seraient
présents près de lui pour célébrer ce moment important dans sa vie.

Je suis ici tout seul, et je vous assure que la pauvre nature sera bien crucifiée; mais je ne compte pas en vain que le bon Dieu suppléera à tout ce que le cœur éprouvera de privations par de très abondantes grâces 

Au Père Martin de Loirlieu, chapelain à l’église St. Louis-des-Français, Rome, le 4 octobre 1832, EO XV 165

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1 réponse à IL Y A DÉJÀ SI LONGTEMPS, VOUS REÇÛTES LA PREMIÈRE ABSOLUTION QUE J’AIE DONNÉE DANS MON MINISTÈRE

  1. Denyse Mostert dit :

    On le sait, Eugène de Mazenod attache une grande importance à l’amitié. Il chérit les événements particulièrement significatifs où il est entouré de ses proches,

    Le Père Martin de Loirlieu, chapelain à l’église St. Louis-des-Français est un de ceux qu’il désire particulièrement voir à ses côtés lors de célébrations importantes comme son sacre de nouvel évêque d’Icosie. « Je pensais, lui confie-t-il, que ma première bénédiction tomberait sur vous, comme il y a déjà si longtemps, vous reçûtes la première absolution que j’aie donnée dans mon ministère sacerdotal. » Mais la vie en marche va empêcher d’autres personnes chères d’être présentes et le nouvel évêque aura ainsi des raisons de se plaindre d’une solitude que sa foi l’aidera d’ailleurs à traverser.

    Voici de quoi découvrir un prêtre qui ne craint nullement de découvrir le fond de son cœur. Sensibilité pourrait-on penser. Ou encore grand besoin de se savoir entouré d’amis de choix? Dans l’un ou l’autre cas, on peut parler d’une transparence où réalisme et désirs profonds laissent toujours la confiance en Dieu occuper la place qui lui revient.

    Moi-même, suis-je capable de décrire ainsi les sentiments qui m’habitent ? De taire la crainte du jugement des autres et de m’en rapporter à la paix donnée à tout homme – et toute femme – de bonne volonté ?

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