INEBRANLABLE DANS SES BUTS MISSIONNAIRES : SERVER CEUX QUI EN ONT LE PLUS BESOIN ET DANS UN LANGAGE QU’ILS COMPRENNENT

Ces méditations chronologiques commencent maintenant à aborder les débuts de notre famille, les Missionnaires de Provence, connus plus tard comme les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée.

Forbin Janson avait invité Eugène à rejoindre son groupe de prêcheurs missionnaires, les Missionnaires de France, qui prêchaient en Français partout en France. Dans ce bref extrait, nous voyons l’engagement d’Eugène et de ses éventuels compagnons pour la nécessité de prêcher en Provençal au profit des habitants abandonnés de la campagne provençale.

Eugène montre ici, cependant, qu’il ne voit aucun problème à un éventuel rassemblement des deux groupes de missionnaires, qui ont le même but. La fusion n’a jamais vu le jour, bien que les deux groupes aient travaillé ensemble en 1820 pour la prédication  des missions dans les villes d’Aix et de Marseille. Lors de ces deux occasions, les Missionnaires de Provence sont restés fidèles à leur esprit et ont prêché seulement dans les paroisses pauvres, laissant les mieux nanties aux Missionnaires de France.

Et la plume va son train; car je n’ose pas te dire tout ce que j’ai écrit depuis que je me mêle de cette affaire  que tu as raison d’appeler notre affaire; car mon dessein est bien que ces deux œuvres n’en fassent qu’une. Mais, dans ce moment-ci et pour commencer, il fallait avoir l’air de n’avoir de commun que le nom, pour ne pas effaroucher et les supérieurs et les missionnaires eux-mêmes, qui, à l’exception de Deluy, ne voulaient pas entreprendre le voyage ni travailler hors du diocèse, ou au plus des diocèses circonvoisins, où l’on parle la langue provençale. Explique tout cela à Mr Rauzan (ed. le supérieur des Missionnaires de France).

Lettre à Forbin Janson, le 23 octobre 1815, E.O. VI n.5

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1 réponse à INEBRANLABLE DANS SES BUTS MISSIONNAIRES : SERVER CEUX QUI EN ONT LE PLUS BESOIN ET DANS UN LANGAGE QU’ILS COMPRENNENT

  1. Denyse Mostert dit :

    Eugène de Mazenod, un saint pour notre temps ! Un saint qui sait lire les signes de Dieu dans sa vie, de signes étrangement apparentés à ce que nous vivons aujourd’hui, et surtout qui sait traduire en actes les expériences qu’il a vécues.

    Eugène, c’est l’enfant qui a connu la tristesse du divorce de ses parents. Et voici la naissance de la Congrégation de la Jeunesse, venant à la rescousse de tant de jeunes désemparés.

    Eugène, c’est le prêtre qui découvre combien le langage des pasteurs peut se révéler hermétique au peuple qui s’éloigne tout simplement de l’Église. Et voilà le futur missionnaire qui a compris combien la simplicité du langage évangélique peut rejoindre les cœurs. Et il passe à l’action. Qu’on se rappelle le sermon de 1813 à la Magdeleine ! Sermon en provençal qui a certes dû soulever créer bien des commentaires !

    La grâce a fait son chemin. À Forbin Janson de qui il a décliné auparavant l’invitation, il écrit le 23 octobre 1815. : « Je n’ose pas te dire tout ce que j’ai écrit depuis que je me mêle de cette affaire que tu as raison d’appeler notre affaire. » Ces mots donnent une bonne idée d’une proposition qui a fait son chemin dans l’esprit d’Eugène et surtout comment il n’a décidé d’y souscrire qu’après une longue réflexion où le côté pratique ne le cède nullement à la spiritualité.

    Son sens aigü de la réalité apparaît dans l’explication qu’il donne à son ami au sujet de la réunion des Missionnaires de Provence et des Missionnaires de France : « Dans ce moment-ci et pour commencer, il fallait avoir l’air de n’avoir de commun que le nom, pour ne pas effaroucher et les supérieurs et les missionnaires eux-mêmes. »

    ‘’Voir, juger, agir.’’ Cette méthode d’évaluation bien connue de nos jours, le Fondateur des Oblats de Marie Immaculée l’a admirablement mise à profit. Ne sont-ce pas là les composantes de « ces vertus héroïques » qui le font appeler saint Eugène ?

    Ce sont des vertus alliant si bien temporel et spirituel, capables de modérer nos impatiences et qui peuvent produire des ‘’fruits qui demeurent ».

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