SPIRITUALITÉ: L’IMPORTANCE DE REVENIR EN ARRIÈRE

Je suis convaincu qu’au cœur même de la spiritualité d’Eugène de Mazenod, il y a la Croix perçue comme la source, pendant toute sa vie, de son dynamisme et de sa mission. Il est cependant important de voir cela comme faisant partie de son cheminement spirituel et non comme un événement isolé. Le parcours spirituel d’Eugène a débuté durant sa jeunesse avec tout le vécu qui a contribué à la formation de cet intérêt. Son souvenir le plus lointain est celui-ci :

«Dieu avait mis en moi je dirai presque comme une sorte d’instinct pour l’aimer, ma raison n’était pas encore formée que je me plaisais à demeurer en sa présence, à élever mes faibles mains vers lui, à écouter sa parole en silence comme si je l’eusse comprise. Naturellement vif et pétulant, il suffisait de me conduire à la face des autels pour obtenir de moi la douceur et la plus parfaite tranquillité, tant j’étais dès lors ravi des perfections de mon Dieu par instinct, comme je disais, car à cet âge je ne pouvais les connaître »

Notes prises pendant la retraite faite à Amiens, en décembre 1811, pour me préparer au sacerdoce, EO XIV n 95

À vingt-neuf ans, il se rappelle les expériences religieuses de son enfance et son sens instinctif de la présence de Dieu, une caractéristique particulière de sa spiritualité qui allait demeurer sa vie durant.

Il importe à chacun de nous de faire de même en revenant sur ses expériences religieuses antérieures et en les réinterprétant à la lumière de son parcours actuel.

FRENCH

«Il y a trois façons principales d’acquérir des connaissances… l’observation, la réflexion et l’expérimentation. L’observation recueille les faits; la réflexion les combine et l’expérimentation vérifie le résultat de cet agencement » (Denis Diderot).

 

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1 réponse à SPIRITUALITÉ: L’IMPORTANCE DE REVENIR EN ARRIÈRE

  1. Denyse Mostert dit :

    1811 – Retraite préparatoire au Sacerdoce.

    Une réflexion sérieuse s’il en est qui conduit au Sacerdoce ! Surtout si, comme chez Eugène, la décision ne semblait pas inscrite dans le destin ! Qui aurait en effet pensé que le jeune exilé rentré chez lui après 13 ans d’errance, à la recherche d’une jeune fille bien nantie et goûtant en attendant aux plaisirs de ‘’la bonne société’’ d’Aix, serait prêtre un jour ?

    Personne dans sa famille certainement. Ni d’ailleurs lui non plus. Il y a eu pourtant des indices que la retraite de 1811 va mettre en lumière, des indices qui ne trompent pas. Des signes tellement discrets qu’ils peuvent un temps passer inaperçus. C’est dans « sa personnalité », pourrait-on dire. Jusqu’au jour où découvre qu’ils indiquaient déjà une direction de vie.

    «Dieu avait mis en moi je dirai presque comme une sorte d’instinct pour l’aimer, ma raison n’était pas encore formée que je me plaisais à demeurer en sa présence … Naturellement vif et pétulant, il suffisait de me conduire à la face des autels pour obtenir de moi la douceur et la plus parfaite tranquillité … », se souvient Eugène.

    Rien de fulgurant donc dans l’enfance du fils du Président de Mazenod. Juste une douceur particulière à se trouver devant « les autels », un calme qui faisait s’estomper pour un temps sa nature primesautière. Et lorsque celle-ci revenait à la surface, elle était accompagnée d’une compassion pour les démunis qui ne trompe pas. Qu’on se rappelle le jeune garçon donnant son manteau à un petit pauvre et sa réplique à Marie-Rose Joannis : « Je serai président charbonnier ! » Il sentait confusément que la prière se devait d’être suivie par le geste charitable. Tout le destin d’Eugène était inscrit là-dedans.

    Mes plus anciens souvenirs à moi me parlent d’une époque de rigueur, celle où la lettre prévalait sur l’esprit. Et je me demande encore comment un caractère indépendant comme le mien a bien pu, non seulement s’accommoder de tant de détails minutieux, mais ressentir une certaine paix à s’y conformer… Comme si, seules les choses difficiles avaient de la valeur. Et comment, petit à petit, en suis-je arrivée à me préoccuper d’abord des autres outrepassant pour cela bien des lois édictées ? Au grand dam de ceux qui avaient d’abord vu en moi une enfant modèle…

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