JAMAIS MON ÂME NE FUT PLUS SATISFAITE, JAMAIS ELLE N’ÉPROUVA PLUS DE BONHEUR

Les larmes d’Eugène étaient initialement causées par sa conscience d’être dans un état de péché. Il ne dit nulle part ce qu’était ce «péché mortel», mais le contexte suggère qu’il a simplement réalisé de quelle façon sa vie était dirigée dans la mauvaise direction, loin de Dieu.

Mais ses larmes de douleur se sont transformées en larmes de paix et de joie : là est le point culminant de son expérience. Il n’était pas puni d’être un pêcheur, mais il lui était donné la grâce de se convertir et tourner sa vie vers Dieu.

J’étais en état de péché mortel et c’était précisément ce qui occasionnait ma douleur. Je pus faire alors, et dans quelque autre circonstance encore, la différence. Jamais mon âme ne fut plus satisfaite, jamais elle n’éprouva plus de bonheur; c’est qu’au milieu de ce torrent de larmes, malgré ma douleur, ou plutôt par le moyen de ma douleur, mon âme s’élançait vers sa fin dernière, vers Dieu son unique bien dont elle sentait vivement la perte.

Notes de retraite, décembre 1814, E.O. XV n.130

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Une réponse à JAMAIS MON ÂME NE FUT PLUS SATISFAITE, JAMAIS ELLE N’ÉPROUVA PLUS DE BONHEUR

  1. Denyse Mostert dit :

    Avez-vous déjà pleuré dans votre vie ? Moi, pas de problème à ce sujet. Dès l’école primaire j’ai eu droit au fameux refrain ‘’Elle pleurait comme une madeleine… toutes les larmes de son corps y passaient » qui m’humiliait tant et n’avait d’autre effet que de redoubler mon chagrin.

    Que les larmes soient la conséquence d’une sensibilité à fleur de peau, d’une angoisse diffuse ou encore d’une trop grande souffrance, elles soulagent généralement l’asphyxie intérieure qui pourrait nous envahir à les retenir indéfiniment.

    En ce Vendredi Saint 1807 devant le Christ en croix, Eugène prend douloureusement conscience du grand vide de la vie dissipée qui est la sienne. Larmes de douleur envers lui-même probablement mais surtout larmes de guérison qui vont orienter son âme « vers sa fin dernière, vers Dieu son unique bien dont elle sentait vivement la perte. »

    « Jamais mon âme ne fut plus satisfaite, jamais elle n’éprouva plus de bonheur… » note Eugène au souvenir de cet épanchement venu du plus profond de sa conscience.
    Moment privilégié, moment inoubliable certes…

    Mais surtout, ne faut-il pas y reconnaître l’oeuvre divine qui va à jamais bouleverser sa vie … ?

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