APPRENDRE LE LEADERSHIP À L’ÉCOLE

Nous avons dit plus haut comment Eugène s’acquittait de ses devoirs de classe. Il paraît que ses maîtres et notamment le P. Scati furent aussi contents de sa sagesse, car on lui fit faire sa première communion avant l’âge de dix ans accomplis. Il eut ce bonheur le Jeudi Saint de l’année 1792 . Avant ce temps, le trouvant apparemment plus raisonnable que ses camarades, on lui donna une sorte d’inspection sur sa chambrée (camerata). Son père, toujours attentif à diriger de loin les impressions d’Eugène, lui écrivait encore à ce sujet pour lui recommander de bien user de cette autorité, et de compatir aux faiblesses de ses compagnons.
Le Père recteur et les autres Pères l’affectionnèrent toujours beaucoup, et le donnaient volontiers pour modèle. C’est que cet enfant réunissait des qualités rares à cet âge. Il fut dans le cas de les faire remarquer en diverses occasions où il sut profiter de son ascendant dans sa chambrée pour y maintenir le bon esprit que les Supérieurs voulaient y voir régner.

Journal de l’Exil en Italie, EO XVI p. 29

 Note à propos de ce texte. Le Journal de l’Exil en Italie contient des sections écrites par Eugène lui-même, et d’autres rédigées à la troisième personne. Quelques-unes de celles-là pourraient avoir été écrites par Eugène (comme dans le « Journal de la Congrégation de la Jeunesse », il écrit à la troisième personne). D’autres sections furent écrites par le Père Achille Rey, qui connaissait bien Eugène et sa mère et aurait reporté ce qu’il avait appris directement d’eux. Le manuscrit original écrit à la main n’existe plus, mais il fut publié dans les « Missions » en 1866.

 

« Le leadership ne peut vraiment être enseigné. Il ne peut que s’apprendre. »    Harold S. Geneen

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Une réponse à APPRENDRE LE LEADERSHIP À L’ÉCOLE

  1. Denyse Mostert dit :

    Les notes du « Journal de l’exil de l’Exil en Italie» sont concluantes : le jeune Eugène de Mazenod est un élève modèle.

    Faut-il en conclure que le fils du Président est exempt de tout défaut ? Ce serait se faire illusion étant donné que la perfection n’est pas de ce monde.

    La fermeté de caractère apparaît très vite chez Eugène. Il sait ce qu’il veut et met tout en œuvre pour l’obtenir. Une propension aux choses ordonnées que l’exil chaotique a souvent contrariée… Imaginons la fuite de ville en ville en compagnie de sa famille… la séparation d’avec sa mère et sa sœur Ninette … et tant d’autres imprévus qu’il lui faut accepter…

    On comprend dès lors combien les trois années d’étude au « Collège des Nobles » à Turin lui ont été bénéfiques. Avec des maîtres qu’il n’oubliera pas et la discipline de l’un d’eux à qui, notera-t-il par après, il doit « d’avoir étudié comme il faut, et d’avoir constamment été le premier dans (ses) classes »… Ajoutons-y sa soif d’apprendre, l’émulation de jeunes de son âge et voici réunies les conditions réunies favorables à développer le leadership d’Eugène sur ses collègues.

    À toutes choses malheur est bon. «Il fut dans le cas de les faire remarquer en diverses occasions où il sut profiter de son ascendant dans sa chambrée pour y maintenir le bon esprit que les Supérieurs voulaient y voir régner », spécifie le Journal de l’Exil en Italie. Ne voilà-t-il pas déjà ébauchée l’importance primordiale que donnera plus tard à « l’esprit de famille » le Fondateur des Missionnaires de Provence ? On peut supposer que les situations difficiles vécues sur les routes de France et d’Italie ont eu leur part dans « les qualités rares » qu’on lui reconnait à Turin.

    Il va sans dire que l’éducation première dispensée au fils du Président de la Cour des Comptes y est pour une part ! On dit d’ailleurs qu’Eugène de Mazenod conservera sa vie durant des caractéristiques aristocrates. Et puis après ? Cela ne démontre-t-il pas que la vie d’un chrétien se fonde essentiellement sur ses qualités et défauts fondamentaux et non sur l’image différente qu’il voudrait se forger?

    Alors, soyons joyeusement nous-mêmes ! Ce qu’il manque à notre perfection, Dieu saura bien y pourvoir !

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