LA CONGRÉGATION DE LA JEUNESSE, EN CROISSANCE, EST CONSACRÉE À MARIE IMMACULÉE

A l’époque de Napoléon, la formation de confréries de jeunes chrétiens était interdite. Les rencontres d’Eugène avec les jeunes étaient initialement illégales et devaient être déguisées en groupe de loisir. Avec la fin de l’ère napoléonienne, il était à nouveau possible d’exister ouvertement en tant que confrérie, et Eugène a demandé l’approbation du Pape. Une fois que celle-ci accordée, il était possible de lancer officiellement la Congrégation de la Jeunesse. Puisqu’elle était consacrée à l’Immaculée Conception, Eugène a choisi cette fête (célébrée à Aix le 21 Novembre) pour le faire. Ce texte nous montre que, dès les premiers temps, la consécration et l’Immaculée Conception ont joué un rôle important dans la vie et le ministère d’Eugene.

Ce jour, où l’on célèbre dans le diocèse la fête de l’Immaculée Conception de la très sainte Vierge, a été choisi pour l’installation de la Congrégation conformément à l’intention du Saint-Père, énoncée dans son rescrit du 24 septembre de la présente année.
La fête a été brillante et tout a contribué à la rendre touchante. M. le Grand Vicaire ayant été empêché par une incommodité qui l’a retenu chez lui, de venir célébrer les saints Mystères et faire la cérémonie, M. le Directeur y a suppléé. Avant la Messe, il a rappelé à tous les assistants les devoirs qu’impose la qualité de congréganiste et les avantages qu’elle procure, etc. Pendant le discours, ils ont renouvelé par acclamation les promesses baptismales et leur consécration à la sainte Vierge.
Et ce jour a été d’autant plus précieux pour eux qu’ils ont presque tous approché de la sainte Table pour y recevoir le gage de l’acceptation que Notre Seigneur voulait bien faire de leur offrande et de leur dévouement. [.. liste de 8 nommes de jeunes qui étaient admis comme membres]
Tous les membres reçus précédemment ayant renouvelé aujourd’hui leur consécration, et leur réception n’étant légale que d’aujourd’hui qu’elle a été faite en vertu du rescrit pontifical, ils dateront de ce jour leur entrée définitive dans la Congrégation et pour se conformer au règlement ils signeront tous le présent procès-verbal.
 Le soir le saint Sacrement a été exposé dans la chapelle de la Congrégation et la solennité a été terminée par la bénédiction.

Journal de la Congrégation de la Jeunesse, le 21 novembre 1814, E.O. XVI

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1 réponse à LA CONGRÉGATION DE LA JEUNESSE, EN CROISSANCE, EST CONSACRÉE À MARIE IMMACULÉE

  1. Denyse Mostert dit :

    « Ce jour, où l’on célèbre dans le diocèse la fête de l’Immaculée Conception de la très sainte Vierge, a été choisi pour l’installation de la Congrégation. »

    C’est le récit d’une victoire qui est consigné, le 21 novembre 1814, dans le Journal de la Congrégation de la Jeunesse. Une victoire probablement irréalisable si elle n’avait été soutenue par le grand désir de soustraire des jeunes aux dangers d’une France au climat bouleversé, d’en faire des chrétiens, voire de futurs apôtres de Jésus Christ.

    Les débuts se situent en 1813. Eugène de Mazenod va littéralement ‘’s’y faire dévorer’’ par une ferveur missionnaire que rien n’arrête. De plus, le typhus, contracté lors de ses visites aux prisonniers, a raison de ses forces. La convalescence sera longue et le moral d’Eugène longtemps affecté.

    Il nous fait un récit très sobre de ce 21 novembre 1814 qui marque pourtant le couronnement de tant d’ardeur missionnaire, d’efforts et de persévérance.

    La date n’est pas choisie au hasard. Il s’agit du « jour, où l’on célèbre dans le diocèse la fête de l’Immaculée Conception de la très sainte Vierge ». C’est une célébration « brillante » et « touchante » qui est vécue avant la signature du procès verbal et se termine devant le Saint Sacrement.

    Le style d’Eugène s’est assagi. On est loin des propos enflammés qu’il adresse à sa mère le 6 janvier 1810 ! Le 12 septembre 1814, il a d’ailleurs écrit à Forbin-Janson : » « Au reste, quoique tristement, je vais mon train, ne mettant ma confiance qu’en Dieu… »

    Il est des moments où notre cœur semble desséché, l’élan qui nous portait disparu, nos certitudes ébranlées et la volonté de Dieu indiscernable… N’est-ce pas ce qu’a vécu Eugène de Mazenod à certaines périodes de sa vie ? N’est-ce pas lui aussi qui a continué « quoique tristement » à avancer en ne mettant sa « confiance qu’en Dieu » ?

    La persévérance à suivre la volonté de Dieu ne se vit-elle pas tout autant dans la grisaille du quotidien que dans les moments de ferveur intense ?

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