LA FAMILLE, UN DON QUE DIEU VOUS A FAIT

La famille était importante pour Eugène. Nous avons vu quelque chose du rôle qu’il a joué dans la famille de sa sœur, Eugénie de Boisgelin, et surtout comment il a accompagné la maladie et le décès de sa nièce, Caroline. Maintenant, de retour à Marseille, physiquement et émotivement asséché par ces événements, sa mère l’avait invité à passer quelques jours avec elle à la maison de son cousin, Roze-Joannis, à Grans.

J’aurais bien voulu, ma très chère maman, pouvoir me rendre à votre invitation et aller passer une semaine avec vous à Grans. C’eût été pour moi une véritable jouissance, mais la chose était trop précipitée, il fallait partir trop tôt. Après une absence comme je viens de faire, j’ai besoin de me remettre au courant des affaires, et je ne sais comment il se fait que j’en ai été détourné jusqu’à présent. Il faut donc que je renonce à ce

Lettre à sa mère, 16 août 1825, Archives Générales de Rome, AGR MJ I-1

L’amour qu’il avait pour sa famille fut le terrain d’exercice pour l’amour dont il fit preuve dans son ministère, pour ceux avec lesquels il travaillait, et d’une manière spéciale pour ses Oblats. Le seul modèle qu’il avait de la congrégation oblate était celui d’une famille centrée sur Dieu – dont il était le père.

 

« On ne choisit pas sa famille. Elle est un don de Dieu pour vous, comme vous l’êtes pour eux. »   Desmond Tutu

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1 réponse à LA FAMILLE, UN DON QUE DIEU VOUS A FAIT

  1. Denyse Mostert dit :

    1825.
    « Que Dieu bénisse la famille!», écrivait Eugène de Mazenod au P. Honorat. On le sait, pour le Fondateur au cœur de père les Missionnaires de Provence sont une véritable famille. Étroitement unie par cet esprit d’oblation qui sanctifie ceux qui l’ont prononcé et permet de faire face ensemble aux aspérités du chemin. Et puis, il y a l’autre, cette famille naturelle avec laquelle il a partagé tant de choses.

    C’est un homme ‘’ physiquement et émotivement asséché » par le décès de la jeune Caroline qui doit décliner l’invitation de Marie-Rose Joannis. Bref séjour qui, à n’en pas douter, aurait pu devenir source d’apaisement pour la mère et le fils. Eugène le déplore… «J’aurais bien voulu, ma très chère maman, pouvoir me rendre à votre invitation et aller passer une semaine avec vous à Grans. C’eût été pour moi une véritable jouissance… »

    Mais le diocèse de Marseille réclame son Vicaire général. « Après une absence comme je viens de faire, j’ai besoin de me remettre au courant des affaires… » Et Eugène de Mazenod s’en retourne à sa tâche…

    « Nul ne peut servir deux maîtres. » (Matt 6,24) Aucune surprise donc, devant le choix d’Eugène. Le « tout pour Dieu » s’impose avec ses difficultés bien pratiques et le regret de ne pouvoir souscrire au vœu d’une mère aux prises avec la même douleur que lui.

    Aucun doute, le Fondateur a souffert du dilemme qui s’offrait à lui. On peut cependant avancer que la fidélité du religieux à son oblation aura contribué à rapprocher davantage encore Marie-Rose Joannis et son fils.

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