UN BRIN D’IRRITATION

La mission dans le village de Ventabren, à 10 milles d’Aix, fut la première des missions de paroisse de 1824 et elle s’étendit du 11 janvier au 8 février. Eugène était en mesure d’y participer durant les premiers dix jours.

Tempier a dû avoir suggéré qu’Eugène fasse quelque autre tâche alors qu’il était là, et Eugène en fut irrité :

La proposition de m’occuper à Ventabren de toute autre chose que de la mission est une parole oiseuse. Avez-vous oublié ce que c’est qu’une mission?

Lettre a Henri Tempier, le 10 janvier 1824, EO VI n. 124

Je cite ces deux lignes parce qu’elles sont tellement indicatives de la personnalité émotive d’Eugène. Il était direct lorsqu’il exprimait ses réactions. Tandis qu’il était chaleureux, en général, aimant et expansif dans ses rapports avec les autres, il y avait aussi, parfois, l’aspect de réactions brusques, comme dans le cas de cet élan caustique : « Avez-vous oublié ce que c’est qu’une mission? »

Lorsque cela se produisait, qu’il se calmait et réalisait qu’il avait heurté la personne, il était désolé et il s’écartait pour en faire amende. Après coup, il oubliait l’incident et poursuivait sa vie sans garder de rancune.

 

« Celui qui ne sait pardonner aux autres écrase le pont sur lequel il doit passer lui-même; car tout homme a besoin d’être pardonné. » Thomas Fuller

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1 réponse à UN BRIN D’IRRITATION

  1. Denyse Mostert dit :

    Au milieu de ses nombreuses obligations, le Vicaire général de Marseille demeure avant tout le prêtre des pauvres.

    Début 1824, Eugène de Mazenod participe aux dix premiers jours de la mission de Ventraben. On ne sait vraiment ce que le fidèle Henri Tempier a pu suggérer à son bouillant compagnon. Le fait est que cela paraît soulever chez ce dernier une ‘sainte’ indignation. « La proposition de m’occuper à Ventabren de toute autre chose que de la mission est une parole oiseuse. Avez-vous oublié ce que c’est qu’une mission? », écrit-il au P. Tempier.

    L’ami de toujours en a-t-il été blessé ou a-t-il vu dans cette vive répartie le désir du Fondateur de ne distraire aucun moment du temps réservé à la mission ? On trouve, dans le « Dictionnaire des Valeurs oblates », la réponse à cette question. « Le calme et la réserve, la domination des émotions, le caractère flegmatique du père Tempier tranchaient avec l’émotivité, les «saillies et [les] promptitudes de Mgr de Mazenod chez qui, au dire de l’abbé Payan d’Augery, la sainteté avait laissé survivre le caractère provençal». (*)

    On connaît tous de ces personnes à la répartie très vive et parfois blessante.
    Qu’elles aient tort ou raison, il faut reconnaître qu’une telle attitude aurait avantage à être tempérée ce qui éviterait bien des ‘froids’ dans les relations humaines.

    Mais comment en vouloir longtemps à celui qui, comme le Fondateur, revient spontanément exprimer ses regrets de s’être ainsi laissé aller ? Le point litigieux peut alors être repris et examiné dans le calme. Fini le cœur blessé, oubliée la rancune, la compréhension mutuelle peut reprendre toute sa place.

    (*) http://www.omiworld.org/dictionary.asp?v=6&vol=1&let=T&ID=488

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